Statut hormonal féminin, les bases

Avoir en tête les bases du statut hormonal féminin va vous permettre de bien comprendre les stratégies phyto/micronutrionnelles adaptées aux troubles féminins

Syndrome pré-mensuel, endométriose, préménopause, ménopause, SOPK, etc., sont des causes courantes de consultations d’un naturopathe. Les stratégies phyto/micronutrionnelles – proposées par de plus en plus de naturopathes – pouvant effectivement atténuer les effets négatifs engendrés par les traitements allopathiques que certains de ces troubles imposent.

Selon le stade – ou la sévérité – du trouble, ces stratégies phyto/micronutritionnelles (+ l’optimisation de l’hygiène de vie afin d’optimiser le terrain) peuvent même suffire pour ramener le confort à la femme…et sans qu’elle n’est à prendre de traitement allopathique.

Autrement dit, les femmes souffrant de troubles en lien avec leur féminité ont bien raison d’aller voir ce que les naturopathes – formés phyto et micronutrition- peuvent leur apporter.

Quant aux jeunes naturopathes, ils ont aussi bien raison de vouloir se former à ces outils phyto/micronutritionnels… incomparables en terme de de champs d’action et d’efficacité.

Et comme tout apprentissage commence par un rappel des bases, je vous propose de revoir celles du statut hormonal féminin.

On va ainsi commencer par un rappel physio du cycle ovarien…pour se remettre en tête les acteurs principaux de cette régulation hormonale ;-)

Puis on va voir les effets (sur la sphère féminine) des estrogènes, de la progestérone et des androgènes...derniers pouvant être d’origine ovarienne mais aussi surrénalienne, comme vous le rappelle le schéma ci-dessous tiré du « Grand Manuel de Phytothérapie » du Dr Lorrain..

statut hormonal féminin
(Schéma issu du « grand manuel de phytothérapie » du Dr Lorrain)

Ensuite, on reverra comment le corps régule de faibles secrétions d’œstrogènes, de progestérone ou d’androgènes d’origine ovarienne.

On verra aussi les facteurs favorisant l’hyperœstrogénie (en dehors de la surproduction ovarienne d’œstrogènes…qui est plutôt rare) ainsi que les différentes manifestations cliniques de cette hyperœstrogénie.

Puis nous finirons avec l’ hyperandrogénie, en en rappelant les principaux symptômes, puis en découvrant une façon simple d’évaluer si l’hyperandrogénie est d’origine ovarienne ou surrénalienne.

Dans de prochains articles, ces bases du statut hormonal féminin en tête, on passera aux stratégies phyto/micronutritionnelles recommandées lors d’endométriose, de syndrome pré-mensuel, de fibrome, de pré-ménopause, d’hyperœstrogénie, d’hyperandrogénie, de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), etc.

Pour info: En ce qui concerne les stratégies phyto/micronutritionnelles des situations en lien avec la ménopause, l’article est déjà là. Et il se trouve ici ;-) Vous avez aussi cet article sur la physio des bouffées de chaleurqui pourrait vous intéresser

Allez, on commence par le rappel physio du cycle ovarien.

Rappel physio du cycle ovarien (quand il n’y a pas fécondation)

À partir de la puberté, l’hypothalamus secrète de manière pulsatile un peptide appelé LH-RH (LH Releasing Hormon) qui agit sur l’hypophyse qui, en réponse, secrète 2 hormones appelées gonadotrophines :

  • la FSH (Hormone Folliculo-Stimulante).
  • et la LH (Hormone Luthéinisante), aussi sécrétée de manière pulsatile.

Chez la femme, au début du cycle (phase folliculaire), la FSH induit le développement du follicule avec synthèse d’œstrogènes (Estradiol = E2), d’Inhibine et de récepteurs à la LH.

À ce stade, l’Estradiol exerce un rétrocontrôle négatif sur la LH qui est faible.

Lorsque l’Estradiol franchit un certain seuil, vers le 13ème ou 14ème jour du cycle, son rétrocontrôle devient positif sur la LH, déclenchant un pic de LH responsable de l’ovulation (= rupture folliculaire libérant l’ovocyte).

Il y a aussi un pic de FSH… mais beaucoup moins marqué.

Après l’ovulation, le follicule évolue en corps jaune qui produit de la progestérone, sous l’influence de la LH : c’est la phase lutéale.

À ce stade, la progestérone exerce un rétrocontrôle négatif sur la LH.

(L’Inhibine sécrétée par le follicule exerce quant à elle un rétrocontrôle négatif sur la FSH).

En dehors de la sphère ovarienne, la cortico-surrénale secrète aussi des hormones à activité androgène variable (la principale est la DHA ou DéHydroépiAndrostérone….précurseur de testostérone) et en très faible quantité des œstrogènes.

Œstrogènes et Androgènes sont transportés (en grande partie) par la SBG (Sex Binding Globulin….fabriquée par le foie) pour laquelle les androgènes ont une plus forte affinité.

Encore 2 hormones importantes pour la femme (sécrétées par l’hypophyse): la Prolactine, qui permet l’allaitement, et l’Ocytocine, active durant l’accouchement (par son action sur les muscles lisses de l’utérus) et aussi durant l’allaitement (par son action sur les glandes mammaires).

Passons à la suite..

Effets (sur la sphère féminine) des œstrogènes, de la progestérone et des androgènes

Les œstrogènes stimulent la croissances des tissus épithéliaux, qui se manifeste d’ailleurs au niveau de tout l’épithélium glandulaire sexuel.

Les œstrogènes accroissent la vascularisation et surtout la perméabilité vasculaire, d’où un effet de congestion mammaire; ils sensibilisent le tissu épithélial à l’action de la prolactine.

Précisions concernant la prolactine : 2 hormones hypothalamiques en régulent la sécrétion hypophysaire : la dopamine (PIH) l’inhibe (le GABA et la Mélanostimuline Hormone font de même), et la PRH (prolactine releasing hormone) la stimule (tout comme le font la sérotonine, l’hormone de croissance, la TRH,…). Au niveau périphérique: les hormones thyroïdiennes et la progestérone l’inhibent, alors que les œstrogènes et l‘insuline la stimulent.  

La progestérone module ou inhibe les effets de œstrogènes. Elle s’oppose à la perméabilité vasculaire.

Elle bloque aussi la croissance des canaux galactophores par effet anti-oestrogénique, mais participe (effet paradoxal) au développement des alvéoles sécrétrices de lait (=acini)

Les androgènes exercent une action pseudo-progestative incomplète, et se montrent plutôt inhibiteurs du développement mammaire.

Pour finir: Il existe un déclin hormonal vers la fin de la période d’activité génitale féminine. Au fur et à mesure des années, à peu près à partir de 40 ans, les taux de progestérone commencent à baisser et sont suivis, dès 50 ans, d’une diminution puis d’un effondrement d’œstrogènes….d’où l’arrêt final du cycle menstruel (la ménopause sera confirmée après 1 an sans règles). Au delà de la cinquantaine (plutôt à partir de 60 ans), on assiste aussi à une diminution des androgènes (d’où entre autre une perte de masse musculaire).

Régulation hormonale en cas de manque de sécrétions

Voilà comment le corps s’y prend pour compenser lors de manque de sécrétions hormonales ovariennes:

  • Si ↓ progestérone, il y a une relance de LH. Soit cette relance engendre une sécrétion de progestérone. Soit cette relance n’engendre pas de réponse progestative suffisante; dans ce cas, la LH stimule la production d’androgènes génitaux.
  • Si ↓œstrogènes, il y a une relance de FSH. Soit cette relance engendre une sécrétion d’œstrogènes. Soit cette relance n’engendre pas de réponse œstrogénique suffisante; dans ce cas, FSH relance la production des androgènes surrénaliens, avec aromatisation (transformation de testostérone en œstradiol) ou sans aromatisation.
  • Si ↓ androgènes génitaux, il y a une relance de LH. Soit cette relance engendre une sécrétion d’androgènes. Soit cette relance n’engendre pas de réponse androgénique génitale suffisante; dans ce cas, la LH stimule la production des androgènes surrénaliens.
L’hyperœstrogénie: ses principaux facteurs et ses principales manifestations cliniques

l’hyperœstrogénie est rarement le fait d’une surproduction ovarienne, elle est souvent liée soit :

  • à une mauvaise détoxification hépatique des œstrogènes (par excès d’inflammation, et/ou manque de méthylation, et/ou prise d’un traitement hormonal substitutif ou de pilule trop fortement dosée)
  • et/ou excès d’aromatisation (obésité, cellulite)
  • et/ou d’une baisse de production ovarienne de progestérone (d’où un déséquilibre de la balance œstrogènes progestérone = hyperœstrogénie relative)
  • et/ou d’une dysbiose intestinale (provoquant une trop forte réabsorption intestinale de l’Estradiol et de l’Estrone… reversés dans le tube digestif via la bile)

Voyons maintenant les principales manifestations cliniques de cet excès d’œstrogènes:

  • syndrome pré mensuel (SPM) avec ou sans mastose
  • fibrome
  • endométrioses
  • candidoses vaginales
  • irritabilité, agressivité cyclique (c’est aussi pour ça qu’en cas de désir de sevrage de médicaments psychotropes, il est important de réguler cette sphère hormonale… si cette dernière est perturbée)
  • cellulite
  • l’excès d’œstrogènes favorise aussi l’insuffisance veineuse, augmente le risque de cancers hormonodépendants, et s’accompagne souvent d’un manque de fer (ferritine basse), d’une hypothyroïdie , d’une candidose vaginale

Autrement dit, en cas hyperœstrogénie, il faut optimiser la détoxification hépatique de ces œstrogènes en excès.

L’hyperandrogénie: ses principaux symptômes et une façon très simple pur définir si son origine est ovarienne ou surrénalienne

L‘hirsutisme est le symptôme le plus fréquent de l’hyperandrogénie, mais il y a aussi l’acné et la perte de cheveux (en particulier sur le haut du crâne et au niveau des lobes frontaux)

Ces symptômes s’accompagnent souvent de troubles des règles (menstruations absentes ou allongement ou irrégularité des cycles).

Un moyen très simple permet d’évaluer si l’origine de cette hyperproduction d’androgènes est ovarienne ou surrénalienne.

Effectivement, le morphotype hyperandrogénique féminin varie en fonction de l’origine de la production des androgènes.

Si l’origine de l’hyperandrogénie est surrénalienne, les poils sont fins, soyeux, peu foncés, plutôt non génitales : membres, dos, dessus des lèvres, inter sourcilier, rouflaquettes, pubis (partie centrale)

Si l’origine de l’hyperandrogénie est ovarienne, les poils sont épais frisés foncés, plutôt en zones génitales : creux axillaires, menton, pubis (périphérie) de type triangulaire ou losangique.

Voilà, vous avez maintenant les bases en tête de ce statut hormonal féminin. Vous êtes donc prêt à découvrir la suite….Au fil des semaines et voire même des mois ;-)

Je vous dis donc à très vite pour la suite.

Et n’oubliez pas de partager cet article « statut hormonal féminin » avec vos amis, collègues, réseaux, etc.

Véronique

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