TSH- Ce qui change vraiment en péri-ménopause et en ménopause

Pourquoi les analyses restent “normales”… alors que les symptômes augmentent…

Introduction : Autour de la cinquantaine, beaucoup de femmes découvrent que leurs examens thyroïdiens commencent à bouger. Une TSH qui monte légèrement, des symptômes qui ressemblent à une hypothyroïdie (fatigue, frilosité, prise de poids, brouillard mental…), alors que les hormones T4L et T3L restent pourtant dans les normes.

Ce phénomène est extrêmement fréquent et s’explique par les transformations profondes que vivent les axes hormonaux lors de la péri-ménopause, puis plus tard la ménopause.

Comprendre ces variations permet de mieux lire les bilans et de relier les symptômes à des mécanismes réels, même lorsque la prise de sang semble “rassurante”.

1) Péri-ménopause : une phase d’instabilité qui perturbe l’axe thyroïdien

La péri-ménopause correspond à plusieurs années de fluctuations hormonales. Les œstrogènes varient fortement d’un mois à l’autre, la progestérone diminue, le sommeil est souvent plus léger, le système nerveux plus réactif.

Cette instabilité influence directement la physiologie thyroïdienne.

Ce qui se passe réellement :

  • Les variations d’œstrogènes modifient la sensibilité des récepteurs à la T3.
  • La baisse de progestérone réduit la tolérance au stress.
  • L’axe HHS (hypothalamo-hypophyso–surrénalien) devient hyper-sollicité.
  • L’inflammation de bas grade peut augmenter.
  • La conversion des T4 en T3 devient plus irrégulière.

Conséquences sur les résultats biologiques :

  • La TSH est souvent la première à bouger. Elle peut monter légèrement (2,5 → 4) ou varier d’un bilan à l’autre, sans qu’il y ait une maladie thyroïdienne.
  • Les T4L et T3L restent généralement dans les normes, mais leur efficacité réelle baisse, car la conversion et la sensibilité des récepteurs sont perturbées.
  • Le stress peut augmenter la production de rT3, une forme “bloquante” de la T3 qui n’apparaît pas dans les bilans classiques.

En pratique, on peut donc observer :

TSH variable + T4/T3 normales + symptômes très présents.

C’est une situation fonctionnelle, liée au terrain hormonal et non à une hypothyroïdie primaire.

2) Ménopause : une nouvelle stabilité… avec un ralentissement naturel

À la ménopause, les œstrogènes chutent durablement et la progestérone devient quasi nulle.

Le métabolisme se stabilise à un niveau plus bas, et le vieillissement normal de la thyroïde commence à se faire sentir.

Effets physiologiques :

  • Le métabolisme basal diminue.
  • La sensibilité des tissus à la T3 se réduit.
  • La conversion T4 → T3 est un peu moins efficace.
  • La masse musculaire baisse, ce qui réduit le métabolisme global.

Conséquences sur la biologie :

  • TSH : elle a tendance à augmenter légèrement avec l’âge (3–4,5 parfois). C’est un phénomène considéré comme physiologique chez de nombreuses femmes.
  • T4L : reste normale, mais peut glisser vers le bas de la norme.
  • T3L : peut être un peu plus basse qu’à 30–40 ans, même avec une TSH normale.

Cela explique pourquoi certaines femmes ont l’impression que “leur thyroïde fonctionne moins bien”, sans que les analyses montrent une vraie hypothyroïdie.

3) Pourquoi les analyses sont normales alors que les symptômes sont forts ?

Parce que la thyroïde ne fonctionne pas dans un vide : elle dépend du contexte hormonal, inflammatoire, digestif et nerveux.

Trois phénomènes majeurs expliquent le décalage entre symptômes et résultats :

1. Sensibilité tissulaire diminuée

Les récepteurs à la T3 fonctionnent moins bien sous l’effet :

  • des variations d’œstrogènes,
  • du stress,
  • de la baisse de progestérone,
  • de l’inflammation légère.

Même une T3 correcte devient moins active.

2. Conversion T4 → T3 fluctuante

Le stress, le manque de sommeil, le cortisol élevé ou la dysbiose peuvent :

  • diminuer la production de T3 active,
  • augmenter la rT3 (inactive),

→ ce qui n’apparaît pas sur les analyses courantes.

3. Rôle majeur du système nerveux

La thyroïde est extrêmement sensible :

  • à la charge mentale
  • au sommeil,
  • aux variations du cortisol.

La péri-ménopause est une période où ces dimensions sont souvent fragilisées.

Conclusion

Les changements thyroïdiens autour de la cinquantaine ne reflètent pas automatiquement une maladie: ils expriment souvent l’adaptation de l’organisme à un nouvel équilibre hormonal.

Le message essentiel à retenir : Une TSH qui bouge ne signifie pas forcément une hypothyroïdie, et des T4/T3 normales n’excluent pas un ralentissement fonctionnel;

Pour comprendre une fatigue, une prise de poids ou une baisse d’énergie, il faut toujours relier :

  • hormones sexuelles
  • thyroïde
  • stress
  • sommeil
  • intestin
  • inflammation.

Voilà pour mes infos du jour, et d’ici une semaine, je vous expliquerai “comment agir de manière simple et cohérente, pour soutenir la thyroïde, retrouver de l’énergie, et alléger les symptômes qui ressemblent à une hypothyroïdiemême quand les analyses ne montrent rien d’anormal”

Alors gardez l’œil ouvert ;-)

Sur ce je vous dis à très vite !

Véronique

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