Sérotonine et constipation

Quel sont les effets de la constipation sur les statuts en sérotonine

Comme je vous l’ai indiqué dans mon dernier article « augmenter la sérotonine grâce à la détox« , je vais maintenant vous expliquer comment se passe la production de sérotonine au niveau intestinal ; 

Sur quoi cette sérotonine intestinale agit ;

Ce qui en perturbe la production ;

Ce qui m’amènera à vous parler de l’impact de la “constipation” sur l’ensemble de la production de sérotonine, intestinale et cérébrale 

Mais déjà, commençons par un bref rappel de ce qu’est la sérotonine et de ses fonctions en fonction de son site de production (intestinal ou cérébral) …

La sérotonine, où est-elle synthétisée et à quoi sert-elle

La sérotonine est un neurotransmetteur dont le précurseur est le tryptophane, un acide aminé essentiel, c’est à exclusivement apporté par l’alimentation ;

Cette sérotonine joue un rôle crucial dans de nombreuses fonctions. Dernières qui diffèrent en fonction du site de production :

  • Au niveau de l’intestin : l’intestin est un des principaux sites de production de sérotonine dans le corps. Environ 90% de la sérotonine corporelle totale est effectivement produite par les cellules entérochromaffines, situées dans les parois de l’intestin, et principalement dans le grêle, où se déroule en autres l’assimilation des nutriments après digestion des aliments. 

Cette sérotonine d’origine intestinale régule principalement les fonctions gastro-intestinales, comme la motilité intestinale (= péristaltisme), la sécrétion de mucus, la vasodilatation locale; 

Elle module aussi de la sensibilité nerveuse dans le tractus gastro-intestinal. D’ailleurs, un manque de production locale de sérotonine peut aggraver les douleurs abdominales.

  • Au niveau du cerveau (Système Nerveux Central = SNC), la sérotonine est produite par les neurones sérotoninergiques. Cette sérotonine cérébrale est quant à elle impliquée dans la régulation de l’humeur, du sommeil, de l’appétit, de la cognition et du comportement.

Point important : La sérotonine produite dans l’intestin ne traverse pas directement la barrière hémato-encéphalique (BHE), une structure qui sépare le sang circulant du cerveau et régule le passage de substances. Ainsi, l‘excès de sérotonine intestinale n’augmente pas les niveaux de sérotonine dans le cerveau. Et même, elle en baisse les taux! Car si l’intestin utilise une quantité disproportionnée de tryptophane pour sa production de sérotonine, cela réduit la disponibilité de tryptophane au niveau du cerveau. Ce qui impacte donc négativement la production cérébrale de sérotonine. Dans un prochain article, je vous raconterai ce qui peut être à l’origine d’une surproduction intestinale de sérotonine😉

Mais poursuivons avec la constipation, qui elle, aurait tendance à faire baisser la production de sérotonine intestinale, et ce par plusieurs mécanismes :

  1. Par diminution de la disponibilité de tryptophane : En effet, rappelez-vous que le tryptophane est nécessaire à la synthèse de la sérotonine, c’est son précurseur. Et lorsque on est constipé, le transit intestinal est ralenti, ce qui réduit l’absorption du tryptophane provenant de l’alimentation. Et moins de tryptophane disponible entraîne une diminution générale de la production de sérotonine…intestinale comme cérébrale! Avec donc toutes les conséquences négatives sur le confort digestif; mais aussi sur l’humeur, le sommeil…Bref, sur l’ensemble de l‘équilibre psycho émotionnel 
  1. Par l’altération du microbiote intestinal, et ce parce que la constipation peut perturber l’équilibre du microbiote intestinal. Et qu’un microbiote déséquilibré peut affecter négativement le fonctionnement des cellules entérochromaffines, ainsi que d’autres composantes essentielles du système digestif, entraînant alors une production altérée de sérotonine.
  1. Par l’augmentation des toxines et de l’inflammation, car la constipation entraîne aussi une accumulation de toxines dans le côlon, ce qui peut favoriser l’inflammation locale. Dernière qui, si elle perdure, finira par générer une inflammation plus globale, qui elle-même perturbera le fonctionnement normal des cellules productrices de sérotonine au niveau intestinal mais aussi cérébral. En fait, l’inflammation doit toujours être prise en charge, c’est un véritable fléau 

Précision : Un excès de sérotonine intestinale est aussi associé à des processus inflammatoires ou à des déséquilibres microbiens qui, à leur tour, peuvent influencer la neuro-inflammation ou la production de cytokines pro-inflammatoires. Ces cytokines pouvant effectivement traverser la BHE et affecter la fonction des neurones sérotoninergiques dans le cerveau. Comme toujours donc, tout est une question d’équilibre.

Troubles possibles engendrés par des déséquilibres dans la production de sérotonine

Pour finir, voyons rapidement les conséquences possibles de déséquilibres dans la production de sérotonine, tant au niveau intestinal que cérébral :

  • Dépression et anxiété. En effet, les personnes souffrant de constipation chronique peuvent avoir un risque accru de développer des troubles de l’humeur tels que la dépression et l’anxiété (vous comprenez maintenant pourquoi).
  • Troubles Gastro-Intestinaux Fonctionnels, comme par exemple le syndrome de l’intestin irritable (SII), qui sont souvent associés à des déséquilibres de la sérotonine et peuvent coexister avec des troubles de l’humeur.

Autrement dit, un bon fonctionnement gastro-intestinal est important pour avoir une bonne santé physique mais aussi d’un bon équilibre psycho-émotionnel..

Alors si un jour vous me consultez, et même pour autre chose que des problèmes en lien avec la sphère digestive, attendez-vous à ce que la santé digestive soit aussi au cœur de la prise en charge ;-)

Sur ce, je vous dis à très vite pour la suite :-)

Véronique

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