Mon parcours de naturopathe face au syndrome de l’intestin irritable : étapes clés pour une prise en charge naturelle et efficace..
La première fois qu’une personne souffrant d’un syndrome de l’intestin irritable (SII) sévère est entrée dans mon cabinet, j’ai vite compris que les solutions classiques de naturopathie, celles qu’on utilise pour des troubles digestifs fonctionnels plus légers, ne suffiraient pas. Ici, les symptômes étaient plus fréquents, plus intenses, et avaient un impact important sur la vie quotidienne. En plus d’une prise en charge du stress assez poussée, une approche alimentaire beaucoup plus spécifique s’imposait, semblait-il.
J’ai donc fais mes recherches et finalement maîtrisé cette stratégie alimentaire ciblée anti syndrome de l’intestin irritable (SII). Aujourd’hui, je suis en mesure d’aider les personnes “qui (sur)vivent avec ce syndrome” à retrouver une paix digestive durable.
Ce que je vous propose donc au travers cette série de 3 articles, c’est d’acquérir les bases nécessaires pour faire de même : comprendre ce SII, connaître les étapes d’une prise en charge efficace, et apprendre à adapter cette stratégie pour aider vos consultés à reprendre le contrôle de leur bien-être intestinal, et par voie de conséquence, de leur bien-être psychique…
Dans ce 1er article, je vous propose déjà d’en savoir plus sur ce syndrome…Ses caractéristiques, ses causes et comment on le diagnostique.
Dans les 2 prochains articles, nous passerons à la prise en charge…
Syndrome de l’intestin irritable : comprendre les symptômes, les causes et le diagnostic
Le syndrome de l’intestin irritable (aussi appelé colopathie fonctionnelle, ou IBS en anglais) est un trouble fonctionnel : il n’y a effectivement pas de destruction “directe” de la paroi intestinale, contrairement à des maladies comme la maladie cœliaque ou celle de Crohn, où le système immunitaire s’attaque de plein fouet aux cellules constituant la paroi, finissant par les détruire. En revanche, ce syndrome affecte considérablement la qualité de vie, particulièrement lorsque les symptômes deviennent sévères, entraînant alors un stress quotidien important, voire permanent, et vraiment invalidant…
Le Dr Pierre Nys, endocrinologue et nutritionniste, décrit très bien cette réalité (voir ci-dessous) :
« Souffrir de colite fonctionnelle ou côlon irritable, c’est se demander à chaque bouchée si “ça va bien se passer”. C’est éviter de s’éloigner des toilettes “au cas où”. C’est subir une crampe intestinale au meilleur moment du film. C’est errer de consultation en consultation, en essayant tous les médicaments disponibles : antiacides, antispasmodiques, antidépresseurs… sans résultat. C’est fatiguer son entourage : “De toutes façons, tu ne supportes rien.” C’est décourager les médecins : “On a tout essayé, je ne vois pas quoi vous proposer d’autre… Détendez-vous, c’est sûrement psy.” Et au final, c’est traîner des douleurs digestives, presque après chaque repas, chaque jour. »
On le comprend bien, le SII est un trouble qui génère un stress très important, lequel, en retour, aggrave les symptômes. C’est vraiment un cercle vicieux. La prise en charge du stress est donc impérative dans quand on veut aider une personne souffrant de ce syndrome.
Les différentes formes du syndrome de l’intestin irritable
Le SII se manifeste sous trois formes principales :
- Avec douleurs abdominales et diarrhées
- Avec douleurs abdominales et constipation
- Avec douleurs abdominales, diarrhée et constipation alternées
La constante dans ces trois formes : des douleurs abdominales accompagnées de troubles du transit.
Ces douleurs – spasmes, torsions, parfois brûlures – peuvent survenir n’importe quand, souvent le matin ou après les repas, et rarement la nuit. Ces douleurs, brèves mais fréquentes, résultent d’une hypersensibilité des terminaisons nerveuses de la muqueuse intestinale. Cette dernière réagit fortement aux ballonnements et gaz générés par la fermentation excessive de certains aliments (en fait, c’est la pression de ces gaz générés par ces hyper fermentations qui “titille” ces terminaisons nerveuses).
De plus, un microbiote de mauvaise qualité (ou dysbiose) est souvent en cause dans ce SII.
En plus de l’hypersensibilité et de la dysbiose, le SII est associé à une mauvaise synchronisation des mouvements intestinaux. Cela entraîne un transit accéléré, ralenti, ou les deux en alternance, selon les personnes et les moments.
Les symptômes incluent aussi une sensation de lourdeur, des brûlures d’estomac, du reflux, l’impression de ne jamais parvenir à vider complètement les intestins, des gargouillements, des glaires dans les selles, et des douleurs au niveau du rectum.
Sans oublier la fatigue, car les processus digestifs perturbés exigent beaucoup d’énergie. Ces perturbations nuisent également à l’assimilation de certains nutriments essentiels, avec un risque de carences en vitamines, minéraux, oligo-éléments, etc.
Certaines personnes, souffrant d’un SII présentent aussi des douleurs musculaires diffuses (type fibromyalgie) et/ou des envies fréquentes et incontrôlables d’uriner (syndrome de la vessie douloureuse);
Ce qui m’amène à préciser que si un de vos consultés souffre de fibromyalgie ou de syndrome de la vessie douloureuse, il est important de savoir que certains symptômes peuvent être liés à un syndrome de l’intestin irritable (SII). Ainsi, en prenant en charge un éventuel SII chez ces personnes, il est possible d’atténuer significativement les manifestations de la fibromyalgie ou du syndrome de la vessie douloureuse. Cela m’amère aussi à rappeler à quel point “la santé digestive” constitue un socle fondamental pour aborder “toute problématique de santé” et pour optimiser les résultats de la prise en charge. Ce rappel étant fait, on poursuit..
Les causes du SII
Les origines du SII sont multiples :
- Hypersensibilité intestinale (les ballonnements deviennent douloureux, comme expliqué plus haut)
- Dysbiose intestinale (perturbation du microbiote) et inflammation locale (à l’origine aussi possible d’une perte d’étanchéité de la muqueuse)
- Hyper-fermentations alimentaires générant des gaz et des gonflements (Précision: nous verrons dans l’article suivant quelles sont les substances alimentaires à l’origine de ces excès de fermentations)
- Désynchronisation des mouvements intestinaux (je vous conseille d’ailleurs de lire cet article)
- Stress
- Facteurs génétiques
Le diagnostic du SII
En tant que trouble fonctionnel, effectivement, le SII n’apparaît pas dans les examens ou bilans sanguins standards. Le diagnostic repose seulement sur les critères de Rome III…
En dehors de ces signes cliniques, le médecin peut recommander des examens complémentaires, notamment, pour exclure des maladies organiques (Crohn, maladie cœliaque*, etc.) ou détecter une éventuelle allergie ou hypersensibilité alimentaire (Pour bien comprendre la différence entre allergie et hypersensibilité alimentaire, je vous ai mis un tableau plus bas).
Il est également possible que certaines personnes ayant un SII souffrent de sensibilité au gluten non cœliaque (= hypersensibilité au gluten non cœliaque)
Le rôle de l’alimentation dans le SII
Les personnes atteintes de SII constatent affectivement que certains aliments, ou certaines quantités d’aliments, déclenchent leurs symptômes. Dans le SII, on parle d’intolérance alimentaire, différente aussi des allergies ou des hypersensibilités, car elle n’implique pas de réaction immunitaire. Pour identifier les substances problématiques, on procède donc à des exclusions alimentaires progressives.
Pour finir ce 1er article, voici le tableau dont je vous ai parlé plus haut. Un tableau vous permettant donc de bien faire les différences entre allergie, hypersensibilité et intolérance. Vous découvrirez aussi dans ce tableau un aperçu des substances potentiellement problématiques pour les personnes atteintes de SII. C’est à droite du tableau, dans la colonne consacrée donc à l’intolérance..

Voilà pour l’essentiel de ce SII. Passons maintenant à l’aspect “prise en charge”, avec déjà ce prochain article ici
Bonne étude ;-)
Véronique
Ps: Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager avec vos proches et à laisser un commentaire en bas pour partager votre expérience….
Bonjour Véronique,
Accompagnez-vous les personnes ayant la maladie de Crohn ?
Je suis diagnostiquée depuis 2006 et traitée et sous contrôle (comme disent les médecins ) mais j’ai des inconforts importants comme ceux que vous décrivez pour le SII (ballonnements, gaz, diarrhées) J’aimerai donc être accompagnée pour vivre mieux et calmer ces symptômes.
Oui, j’accompagne aussi les personnes qui souffrent d’une maladie de Crohn..
Bien à vous
Véronique