Comment choisir vos probiotiques

Comment choisir vos probiotiques lors d’infections à répétition ou chroniques, de maladie auto-immune et d’allergie..

En dehors de réensemencer le microbiote intestinal affaibli, d’inhiber la prolifération intestinale de pathogènes (comme le candida albicans, l’escherichia coli, etc.), d’augmenter les mécanismes de défense de cette muqueuse (en favorisant par ex la sécrétion de mucus),  les probiotiques permettent – en agissant sur la qualité du microbiote intestinal-  d’interagir avec le système immunitaire intestinal..

Ils peuvent ainsi lutter contre une baisse de défense (immunostimulation) ou contre une baisse de tolérance (immunomodulation),

Tout dépend en fait des souches utilisées.

Pour bien choisir vos probiotiques lors de cas de dysimmunité (baisse de défense ou de tolérance), il faut donc que vous choisissiez des souches adaptées.

Avec l’article d’aujourd’hui, après un petit rappel de ce que sont ces probiotiques, je vous propose une synthèse (simplifiée ;-)) de l’immunité intestinale dont les adaptations immunitaires lors d’une baisse de défense et ceux lors d’une baisse tolérance.

Cette synthèse vous permettra de mieux comprendre sur quoi agissent les probiotiques dans les stratégies visant à stimuler ou à moduler l’immunité. (Et pour les protocoles complets, rdv en bas de l’article)

Commençons avec les bases nécessaires à une bonne maitrise de ces cas de dysimmunité.

Les probiotiques, c’est quoi ?

Les probiotiques sont des bactéries vivantes ou revivifiables qui, après absorption et passage dans la lumière de l’intestin, viennent enrichir le microbiote intestinal et compléter ses propriétés biologiques;

 (À noter : En plus d’être souche dépendants, les probiotiques sont dose dépendants)

Une cure de probiotiques ne réensemence pas le microbiote mais elle crée une flore de substitution qui exerce des propriétés nouvelles le temps de la cure.

La cure terminée, le microbiote retrouve donc son (des)équilibre naturel, différent selon chacun, résultant du terrain digestif acquis et du mode de vie.

(Autrement dit, un travail de fond sur l’alimentation, la digestion, la gestion du stress, le sommeil, l’oxygénation, le mouvement, etc., est nécessaire pour avoir une réelle amélioration réelle et profonde de la santé)

Il existe plusieurs espèces de micro-organismes utilisés comme probiotiques (ex: Lactobacillus salivarius, Bifidus bifidum, etc.,), et chacune de ces espèces a plusieurs souches.

Certaines souches sont immunostimulantes, peuvent aussi produire des substances limitant la prolifération intestinale de pathogènes (virus, bactéries, mycoses, parasites).

D’autres souches sont immunomodulantes, plus ou moins anti-inflammatoires, etc.

Certaines souches sont aussi protectrices de l’intégrité physique de la muqueuse intestinale.

Si on résume, on peut dire que les probiotiques ont 3 types d’action biologique :

-Ils occupent la place microbiote lorsque celui-ci est affaibli, s’opposant alors à la fixation et au développement de germes pathogènes. Ils favorisent ainsi la guérison des gastro-entérites, et peuvent aussi les prévenir.

-Ils exercent une action métabolique qui favorise divers processus dont le maintien de l’intégrité de la muqueuse intestinale (en empêchant par ex l’adhésion de pathogènes à la muqueuse).

-Ils interagissent avec le système immunitaire intestinal adaptatif qu’ils peuvent effectivement renforcer ou moduler.

Pour bien comprendre leur action sur cette immunité intestinale adaptative, je vous ai donc fait une synthèse (simplifiée ;-))

Muqueuse intestinale et immunité intestinale

Le siège de l’immunité intestinale c’est bien sûr la muqueuse intestinale, avec ses 300 m2 de surface qui font le lien entre la lumière du tube digestif et l’intérieur du corps.

choisir vos probiotiquesCette muqueuse est constituée de 3 éléments :

-l’épithélium, avec ces cellules en brosse (en rose dans le schéma) qui sont directement en contact avec la lumière du tube digestif et où se déroule l’assimilation des nutriments.

-la lamina propria, la couche intermédiaire, qui soutient et nourrit l’épithélium, qui contient aussi les principaux acteurs de l’immunité intestinale dont les cellules dendritiques dont nous reparlerons plus bas.

(Rappel : 60 à 70% des cellules immunitaires sont présentes au niveau intestinal. L’intestin est en fait notre plus gros organe de défense!)

la musculaire muqueuse, la couche la plus profonde, responsable entre autre du mouvement de l’intestin ou péristaltisme.

En résumé, en plus de permettre les échanges nutritifs, la muqueuse intestinale assure un rôle de barrière sélective face à la masse d’antigènes (d’origine alimentaire et infectieuse) présents dans le tube digestif.

Pour cela, cette muqueuse intestinale fait appel à un système de défense complexe …dont la sécrétion de mucus, la production de peptides antimicrobiens, le péristaltisme, qui sont des mécanismes innés (= présents quel que soit le contexte). Puis du système immunitaire adaptatif (= qui s’enclenche en fonction de l’environnement immunitaire à gérer).

Mécanismes de l’immunité intestinale adaptative

En fait, l’immunité intestinale adaptative fait appel à 2 familles de lymphocytes : les Teff et les Treg.

Les Teff ont un rôle dans la défense, et les Treg dans la tolérance.

Concrètement, comment se passe ?

(À noter : Tous les mécanismes cités ci-dessous se passent dans la lamina propria)

choisir vos probiotiques Pour faire court, disons que la cellule dendritique (en violet dans le schéma) récupère l’antigène (alimentaire, microbien, virale, parasitaire, etc.) qui traine dans la lumière du tube digestif ou qui tente de traverser la muqueuse intestinale pour entrer dans le corps.

Cette cellule dendritique présente l’antigène aux cellules T naïves (= lymphocytes pas encore différenciés).

Une fois que ces cellules T naïves ont reconnu l’antigène, elles se différencient en cellules T effectrices…ou lymphocytes effecteurs…ou Teff.

Il existe ainsi plusieurs sortes de Teff, dont voici les plus importants :

– les Th1, impliqués dans l’élimination des pathogènes intracellulaires (virus/bactéries). Une baisse de Th1 est significative d’une baisse de défense (En fait, les souches probiotiques immunostimulantes permettent de stimuler cette voie Th1)

– les Th2, impliqués dans la réponse antiparasitaire.  Une augmentation de Th2 est significative d’allergie. Cette augmentation inhibe aussi la voie Th1…d’où une baisse de défense. L’équilibre entre Th1 et Th2 est donc nécessaire pour assurer une bonne immunité.

choisir vos probiotiques

L’équilibre entre Th1 et Th2 est nécessaire à une bonne immunité

– les Th17, impliqués dans la protection des pathogènes extracellulaires (bactéries et levures).  Les Th17 sont très impliqués aussi lors de réaction inflammatoire. En fait, ils sont la voie alternative à celle de Th1/Th2 pour la destruction de pathogènes nécessitant une réponse inflammatoire importante. Toutefois, un excès de Th17 (comme lors par exemple d’inflammation intestinale) inhibe la voie Th1, c’est-à-dire la défense.

En dehors de cette famille de Teff, il y a donc aussi la famille de Treg (ou lymphocytes T régulateurs), qui ont un rôle dans la tolérance,

C’est-à-dire qu’ils répriment les réponses immunitaires excessives (comme l’excès de Th2)

L’équilibre entre les Teff et les Treg représente un état de santé optimal

Cependant, ces Treg peuvent eux-mêmes être en sous effectifs… ou en sureffectifs, et les déséquilibres immunitaires apparaissent:

Si la balance est favorable aux Teff , ceci est propice aux pathologies auto-immunes et à l’allergie de toutes sortes (alimentaire, cutanée,…)

choisir vos probiotiques

Propice aux infections à répétition et chroniques

choisir vos probiotiques

Propice à l’allergie et aux maladies auto-immunes

 Si à l’inverse la balance est favorable aux Treg, ceci est propice aux infections à répétitions ou chroniques (virales, bactériennes, mycosiques, parasitaires).

Ce que vous devez retenir de tout ça, sans vous noyer dans les détails, c’est que les probiotiques vous permettent de rééquilibrer cette balance Teff/Treg,

Il faut juste que vous définissiez les probiotiques adaptés à votre objectif (remonter la défense ou la tolérance).

Voilà, je pense que vous avez maintenant assez d’éléments pour savoir comment choisir vos probiotiques pour contrer une baisse de défense ou de tolérance.

Bien sûr, si vous voulez soutenir le SI, en plus des probiotiques, il faut que vous vous assuriez que la muqueuse intestinale ne laisse pas passer d’éléments indésirables (d’origine alimentaire, virale, bactérienne ou mycosique) qui font que le SI est sursollicité, avec toutes ses conséquences locales (inflammation ++ de la muqueuse, porosité++, dysbiose++, baisse Th1,…) et extra-digestives.

Pour soutenir le système immunitaire, il faut aussi vérifier qu’il a tous les micronutriments nécessaires à son fonctionnement à disposition (exemple la vit D).

Dans la fiche (format PDF) que je vous ai préparé, vous trouverez les protocoles complets (probiotiques, micronutrition, phyto et conseils) pour soutenir l’immunité lors :

De situations liée à une baisse de défense :

De situations en lien avec une baisse de tolérance :

Pour découvrir la fiche protocoles (format pdf), je vous invite à cliquer ici

N’hésitez pas à vous exprimer, à nous faire profiter de votre expérience, à poser vos questions, etc,..la partie commentaires vous attend plus bas.

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Véronique

16 commentaires

  1. Lucie 1 mars 2024
    • Véronique 1 mars 2024
  2. Florence 20 mai 2019
  3. louise 23 mars 2019
    • Véronique Duivon 24 mars 2019
  4. Xavier 7 novembre 2018
  5. marie 30 octobre 2018
  6. Delhumeau 30 octobre 2018
    • Véronique Duivon 31 octobre 2018
  7. Delhumeau 30 octobre 2018
  8. Amin 30 octobre 2018

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