Qu’est-ce qui est à l’origine des bouffées de chaleur engendrée par une hypothyroïdie?
Dans cet article publié Il y a quelques jours, je vous parlais des bouffées de chaleur pouvant résulter d’une prise excessive de vitamine B3 (niacine).
Aujourd’hui, j’aimerais approfondir le sujet des bouffées de chaleur, un symptôme que je rencontre fréquemment en consultation, et qui peuvent également être liées à un ralentissement du fonctionnement thyroïdien (ou hypothyroïdie)…
Vous saviez peut-être déjà que les bouffées de chaleur pouvaient être un symptôme de l’hyperthyroïdie, et même assez fréquent (avec les palpitations, une accélération du transit, etc.). Mais les bouffées de chaleur conséquentes d’une hypothyroïdie, probablement pas.
Avec cet article, vous saurez, et vous pourrez agir au mieux si vous-même êtes concerné-e :-) (ça ne touche effectivement pas que les femmes). Et pour ne pas vous noyer sous une tonne d’info, je vais juste vous indiquer les mécanismes physiopathologiques impliqués dans ces bouffées de chaleur, en lien donc avec l’hypothyroïdie…
On va en voir 5 de ces mécanismes (qui peuvent bien-sûr se combiner), dont le 1er, probablement le plus impactant:
Le 1er mécanisme possible : le rôle des œstrogènes (mais aussi de la prolactine)
Chez les femmes, en particulier celles en péri ménopause ou en ménopause, l’hypothyroïdie peut perturber la détoxification et l’élimination (par le foie) des œstrogènes, car en fait, le ralentissement thyroïdien ralentit tout dans l’organisme, fonctionnement hépatique inclus.
Autrement dit, l’hypothyroïdie diminue la détoxification hépatique des œstrogènes. Ce qui peut aggraver un déséquilibre hormonal, favorisant donc l’apparition de bouffées de chaleur. (Idem si on est sous traitement hormonal de substitution, ou sous pilule, qui sont alors moins bien pris en charge par le foie, et donc moins bien éliminé :-()
De plus, un excès de prolactine (hyperprolactinémie), parfois présent dans l’hypothyroïdie, peut indirectement influencer l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique (axe chargé de la régulation des fonctions reproductrices et hormonales via les ovaires chez la femme et les testicules chez l’homme) et ainsi exacerber les troubles thermorégulateurs.
Le 2ème mécanisme possible : un déséquilibre de la thermorégulation
Effectivement, la thyroïde joue un rôle clé dans la régulation de la température corporelle en modulant le métabolisme basal et la production de chaleur. En cas d’hypothyroïdie, une diminution des hormones thyroïdiennes entraîne une baisse du métabolisme, pouvant initialement provoquer une sensation de froid.
Cependant, un déséquilibre du système nerveux autonome (SNA), lié à l’hypothyroïdie, peut provoquer des dysfonctionnements de la vasodilatation cutanée. Cette réponse excessive ou inadéquate peut entraîner des bouffées de chaleur dues à une dilatation brutale des vaisseaux sanguins.
Le 3ème mécanisme possible : l’influence donc sur le système nerveux autonome (SNA)
Comme indiqué au-dessus, l’hypothyroïdie affecte souvent le système nerveux autonome, qui régule les fonctions involontaires comme la sudation et la vasodilatation.
Le déséquilibre entre le système sympathique (qui augmente l’activité vasculaire et cardiaque) et le système parasympathique (qui le réduit) peut provoquer des épisodes transitoires de vasodilatation cutanée, perçus comme des bouffées de chaleur.
Le 4ème mécanisme possible : une dysrégulation du système hypothalamo-hypophysaire
L’hypothyroïdie peut provoquer des perturbations au niveau de l’hypothalamus, qui est le centre de régulation de la température corporelle : Un déficit hormonal thyroïdien peut ainsi entraîner une réponse inappropriée à la chaleur, avec une suractivation transitoire des mécanismes de perte thermique (vasodilatation et sudation), menant à des bouffées de chaleur.
Le 5ème mécanisme possible : l’inflammation (et le stress oxydatif que cette dernière engendre)
En cas d’hypothyroïdie non traitée ou mal équilibrée, une inflammation chronique de bas grade (avec donc aussi le stress oxydatif que cette inflammation engendre) peut altérer les signaux du système nerveux central et favoriser une réponse vasculaire exagérée. Cela peut conduire à une perception accrue de la chaleur et des bouffées soudaines, même en l’absence de véritables modifications thermiques corporelles.
En résumé, en cas de doute sur l’origine de bouffées de chaleur :
- Vérifiez l’équilibre thyroïdien (dosage de TSH, T4 et T3L), et même si vous êtes sous traitement thyroïdien de synthèse (pour vérifier que ce dernier est bien dosé).
- Envisagez une exploration hormonale (œstrogènes, prolactine) si les bouffées de chaleur persistent.
- Soutenez le système nerveux autonome et réduisez l’inflammation par des mesures naturelles (alimentation santé, optimisation de la santé intestinale, micronutrition, phytothérapie, mise en place d’outil de gestion du stress…)
Voilà pour mon message du jour, et pour le support spécial prise en charge phyto/micronutritionnel de l’hypothyroïdie, rdv ici
Encore une chose, si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager sur vos réseaux préférés ;-)
Sur ce je vous dis à très vite!
Véronique