Détoxification des œstrogènes, comment ça se passe et comment l’optimiser si besoin?
Aujourd’hui, je vous propose de voir ou de revoir comment se déroule la détoxification des œstrogènes…qui se passe au niveau du foie.
En parallèle, nous verrons comment optimiser cette détoxification des œstrogènes (si besoin)….et ce grâce aux plantes et à la micronutrition.
Mais avant, commençons par revoir les différentes phase de la détoxification hépatique (et pas spécifique aux œstrogènes) ..
La détoxication hépatique se déroule en 3 phases. Dans la phase I, un certain nombre d’enzymes neutralisent certaines toxines qui vont être directement renvoyées dans le sang afin d’être éliminées par les reins (via l’urine), tandis que d’autres toxines vont être converties en d’autres substances intermédiaires parfois plus toxiques que les substances initiales. Dans la phase II, d’autres enzymes et d’autres mécanismes (sulfoconjugaison, glucurono-conjugaison, méthylation, par acétylation) transforment ces nouvelles substances en d’autres substances moins agressives et hydrophiles. Dans la phase III, les substances transformées sont prises en charge par des transporteurs qui les évacuent des cellules du foie afin qu’elles soient éliminées, soit dans l’urine, soit dans la bile où elles vont rejoindre l’intestin (et le cycle entero-hépatique).
A présent, penchons nous sur la détoxification spécifique aux œstrogènes
(Un conseil, lisez aussi cet article “régler les troubles de la ménopause“, et celui ci pour revoir les “bases du statut hormonal féminin“)
La détoxification des œstrogènes
A noter : si les œstrogènes sont mal détoxifiés, les métabolites intermédiaires peuvent être plus œstrogéniques et plus génotoxiques que la molécule initiale, d’où des risques accrus de cancer du sein et de l’endomètre. De là la nécessité d’optimiser la détoxification des œstrogènes chez les femmes sous pilule, sous traitement hormonal de substitution (THS) et en cas d’hyperœstrogénie.
Durant la phase 1 de la détoxification des œstrogènes, il y a 3 voie.
La 1ère et la 2ème voie (à gauche du schéma du dessous) sont les voies les plus courantes.
La voie 1 amène un métabolite (2OH-estrone) non œstrogénique et non toxique et plutôt protecteur.
La voie 2 amène un métabolite (4OH-estrone) estrogénique et génotoxique. Cette voie 2 est toutefois moins active que la voie 1.
La voie 3 amène un métabolite (16αH-estrone) très estrogénique et très génotoxique (à droite du schéma).
Cette 3ème voie concerne surtout les femmes en surpoids ou en hypothyroïdie.
Ici, pour optimiser la voie 1 de détoxification des œstrogènes, c’est à dire éviter au mieux les 2 autres voies de transformation (et surtout la 3ème), on a l’artichaut et le radis noir.
En résumé : pensez à soutenir la détoxification lors d’hyperœstrogénie, de prise de pilule, de traitement hormonal de substitution, de SERM, et aussi de surpoids et d’hypothyroïdie (cliquez ici pour en savoir plus sur la prise en charge naturelle de hypothyroïdie).
Passons maintenant à la phase 2 de détoxification des œstrogènes, qui elle a 2 voies.
Voie 1 de la phase 2 de détoxification des œstrogènes
On retrouve donc nos métabolites intermédiaires (le 2OH-estrone, le 4 OH-estrone et le 16αH-estrone).
Grâce à d’autres enzymes (CYP ou peroxydase), le 2OH-estrone va être converti en 2 Methoxyestrone, qui lui est protecteur.
Le 40H-estrone est converti en 4 Methoxyestrone qui est neutre (quand la transformation se passe bien, ce qui n’est pas le cas pour 60% des femmes, et ce par faiblesse enzymatique).
Le 16αH-Estrone est converti grâce à une d’autres enzymes (la quinone reductase et le GST) en composés conjugués et neutres (idéalement, quand tout se passe bien)
Dans cette voie 1 de la phase 2, l’artichaut va aussi permettre d’optimiser la transformation en métabolites neutres.
Pour finir, passons à la 2ème voie de la phase 2 de la détoxification des œstrogènes.
Voie 2 de la phase 2 de la détoxification des œstrogènes
Le 20H-estrone et le 40H-estrone font aussi appel (entre autre) à la méthylation pour être détoxifiés. Et la méthylation nécessite un certains nombre de vitamines B.
Rappel: La méthylation est une des plus importantes réactions de notre corps (tout comme l’oxydation). Pendant la méthylation, il y a transfert d’un « groupe méthyle » d’une molécule du corps à une autre. Cette réaction permet d’enclencher plusieurs centaines de réactions métaboliques dans notre corps. Au niveau du foie, la méthylation participe aux réactions de détoxication hépatique, et notamment, elle convertit les œstrogènes en une forme moins cancérigène.
La prise en charge phyto/micronutritionnelle de l’optimisation de la détoxification des œstrogènes comprend donc des plantes stimulant le travail des enzymes (comme l’artichaut et le radis noir) + un apport de vitamines du groupe B (si l’assiette n’est pas optimum ou si le statut en vit B n’est pas bon…ce que des bilans peuvent préciser). Bref, cet apport de vit B optimisera le méthylation.
A noter encore que l’inflammation (dès que la CRP-us est = ou >3) bloque Les enzymes à la détoxification, ce qui compromet la détoxification des œstrogènes (et pas que). Il faut donc prendre en charge s’il y a inflammation. On peut alors remplacer l’artichaut et le radis noir par du curcuma ou bien le leur associer.
;-)
Véronique
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Bonjour, je me demande s’il est bon de faire une détox oestrogènique en perimenaupose ?… Alors que les oestrogènes chutent a cette période.
Merci de votre retour.
Bonjour Dorothée, et merci pour votre commentaire intéressant. Vous soulevez effectivement un point important qui m’amène à souligner l’hyperœstrogénie relative pendant la péri-ménopause. En effet, durant cette phase de transition, les niveaux hormonaux fluctuent, ce qui peut entraîner une diminution précoce de la progestérone avant celle de l’œstrogène. Cette baisse disproportionnée crée une situation où les effets de l’œstrogène sont plus prononcés, malgré une production globale d’œstrogène qui peut également diminuer progressivement. Cela peut causer des symptômes d’hyperœstrogénie, tels que des seins sensibles, des sautes d’humeur et une augmentation de la rétention d’eau.
La détoxification des œstrogènes par le foie joue un rôle crucial dans la régulation de ces hormones et dans le maintien de l’équilibre hormonal.
Bien à vous. Véronique
Bonjour Véronique,
J’avais entendu dire que pour les gens souffrant d’hypothyroïdie, il fallait éviter le radis noir, mais je vois que vous le conseillez notamment pour les cas d’hypothyroïdie, pouvez-vous m’expliquer ?
Bonjour Cécilia, voici une réponse sur le sujet que j’avais envoyée à ma liste d’abonnée:
2 questions , posées par Annabelle..
La 1ère :
Annabelle aimerait nettoyer son organisme en mettant en place une cure détox et elle me demande si c’est une bonne idée vu que sa thyroïde est un peu lente (TSH à 3) ?
Annabelle précise aussi qu’elle n’est pas spécialement fatiguée.
La 2ème question :
Annabelle aimerait ajouter un draineur pour accompagner sa détox, plus précisément des gélules d’artichaut/radis noir, et elle me demande ce que j’en pense ?
Commençons par ma réponse à sa 1ère question :
En fait, pour qu’une détox fonctionne, c’est-à-dire pour que les mécanismes de détoxification puissent être optimisés (voir simplement relancés), il faut qu’il y ait assez de vitalité (qui est le moteur de tous les processus organiques, détoxification inclusel).
Alors si Annabelle ne se sent pas spécialement fatiguée (malgré sa légère hypothyroïdie), faire une détox peut –être particulièrement bénéfique. L’encrassement organique entravant le fonctionnement de bien des organes, thyroïde incluse.
Toutefois, avant de mettre en place sa détox, j’ai conseillé à Annabelle de vérifier si elle n’avait pas de carences (en iode, en fer, …), et si oui, les combler, en accompagnant sa détox de compléments ou d’aliments spécifiques.
En ce qui concerne ma réponse à 2ème question, concernant la prise d’artichaut/artichaut noir en gélules (ou autre forme galénique) :
J’ai précisé à Annabelle que cela dépendait surtout du temps durant laquelle elle comptait prendre ces gélules, et cela à cause du radis noir ;.
En effet, le radis noir contient des glucosinolates (molécules soufrées), qui confèrent à ce radis noir bien des propriétés avantageuses (comme à tous les autres légumes qui en contiennent, comme les par ex les crucifères, le soja, etc.). (voir en PS pour une précision)
Or, ces glucosinnolates, lors du découpage de ces légumes (radis noir, crucifères, soja, etc.), entrent en contact avec une enzyme, la myrosinase , qui les hydrolyse en différents composés dont les isothiocyanates.
Hélas, ces thocyanates végétaux captent l’iode et empêchent sa fixation thyroïdienne…Ceux qui peut-être problématique lors d’usage prolongé si on souffre d’une affection thyroïdienne telle une hypothyroïdie.
En résumé, prendre de l’artichaut/radis noir en gélules (ou autre forme galénique) sur une courte période (20 jours) quand on a une légère hypothyroïdie n’est pas problématique…
;-)
Merci Véronique pour ces explications.
Auriez vous les références scientifiques svp?
merci
Bonjour Estelle,
Voici par ex ceci
Sinon, vous pouvez vous rendre sur PubMed et là vous mettez “détoxification des œstrogènes” dans le moteur de recherche et des tas de rapports de recherches sur le sujet vous seront livrées ;-)
Bien à vous
merci beaucoup pour ces infos trés clair .
Je reconnais les doc de chez LPEV mais j’avoue que je comprend beaucoup mieux acec vos explcations. Merci beaucoup vraiment pourle travail.
Merci à toi pour ce retour! ;-)
Hello
Bonjour madame je souhaite savoir si la détoxication de œstrogènes se fait à l hôpital où par une nutritionniste parce k j ai un déséquilibre hormonal dur à la prise du Clomid et depuis la prise je suis en surpoids (+15kg)et cela fait 4mois j ai plus mes règles sans être enceinte
Prenez contact avec moi
faites moi un mail veronique.duivon@orange.fr
et on se donnera rdv tel.
Nous en parlerons alors
Bien à vous