Gluten et candidose

Marta se demande : faut-il arrêter de consommer du gluten quand on souffre de candidose digestive ?

Voyons ça d’un petit peu plus près, en commençant par rappeler ce qu’est une candidose digestive.

La candidose digestive correspond à une prolifération excessive de Candida albicans, un champignon naturellement présent dans notre flore intestinale.
Lorsque le microbiote est déséquilibré (stress, antibiotiques, alimentation sucrée, fatigue chronique…), le Candida prend le dessus et provoque :

  • ballonnements, gaz, transit perturbé
  • envies de sucre
  • fatigue persistante
  • parfois mycoses récidivantes (buccales, vaginales, cutanées).
  • etc.

Le rôle du gluten dans ce contexte de candidose digestive

La question du gluten se pose souvent en cas de candidose digestive, et pour de bonnes raisons :

  1. Inflammation et perméabilité intestinale
    Le gluten peut fragiliser la muqueuse et favoriser le « leaky gut », une hyperperméabilité intestinale qui entretient l’inflammation. Dans un intestin déjà agressé par du Candida, cela complique la réparation et retarde la guérison.
  2. Alimentation du Candida
    De nombreux produits contenant du gluten (pains, pâtes, biscuits…) sont riches en amidons et sucres fermentescibles. Ils constituent un carburant idéal pour le Candida et nourrissent sa prolifération.
  3. Réactions croisées immunitaires (mimétisme moléculaire)
    Le système immunitaire, en luttant contre le Candida, fabrique des anticorps dirigés contre ses protéines de paroi. Or, certaines parties du gluten (gliadine) ressemblent fortement à celles du Candida.
    Résultat : le système immunitaire peut réagir également au gluten, entretenant inflammation et troubles digestifs.

Que disent les études ?

La science confirme de plus en plus ce lien entre Candida et gluten :

  • Corouge et al., 2015 – Montre une réactivité croisée entre l’antigène Hwp1 de Candida albicans et la gliadine (fraction du gluten). (PMID : 25793717)
  • Aaron et al., 2020 – Discute du rôle du mimétisme moléculaire entre Candida et gliadine, un « loup déguisé en mouton » dans la maladie cœliaque. (PMID : 32693029)
  • Renga et al., 2024 – Montre que le Candida influence l’inflammation cœliaque via des interactions immunitaires, renforçant l’idée de similitudes structurelles avec le gluten. (PMID : 38719750)
  • Vazquez et al., 2021 – Décrit les parallèles moléculaires entre gliadine et Hwp1, protéine de surface du Candida. (PMC : 8430993)
  • Al-Janabi et al., 2023 – Met en évidence des anticorps anti-gliadine chez des patients porteurs de Candida, même sans cœliaquie confirmée. (PMID : 37183018)

Conclusion pratique

Limiter, voire mettre en pause la consommation de gluten pendant une candidose digestive :

  • allège la charge inflammatoire de l’intestin,
  • prive le Candida de certains de ses carburants préférés,
  • réduit les risques de réactions immunitaires croisées.

Une fois l’équilibre intestinal restauré et Candida maîtrisé, certaines personnes peuvent réintroduire le gluten en petites quantités, mais ce n’est pas systématique.

En naturopathie, il est donc judicieux de recommander une alimentation sans gluten et pauvre en sucres rapides au moins dans la phase active de la prise en charge de la candidose digestive (stratégie anti candida ici).

Voilà pour mon message du jour :-)

Sur ce je vous dis à très vite ;-)

Véronique

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