Effets secondaires des antidépresseurs sur la vessie et le fonctionnement urinaire
Aujourd’hui, c’est une réponse à la question d’Edouardo, qui est sous traitement antidépresseur, et qui souffre depuis quelques temps de rétention urinaire*..
Il a vu son urologue. Tout est normal : Aucune raison organique à son problème de rétention urinaire.
Edouardo se demande donc si c’est son traitement antidépresseur qui génère son problème de rétention urinaire ?
Antidépresseur et rétention urinaire, ou les effets des antidépresseurs sur la fonction urinaire, focus
Et bien effectivement, les antidépresseurs, en particulier certains types comme les tricycliques (par ex l’amitriptyline) et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN, comme la venlafaxine), peuvent provoquer une rétention urinaire. Et cela s’explique par leurs effets sur le système nerveux et la manière dont ils interagissent avec certains récepteurs dans le corps.
*La rétention urinaire se caractérise par l’incapacité partielle ou complète de vider sa vessie. Les symptômes incluent une sensation de plénitude dans la vessie, des douleurs dans le bas de l’abdomen, un besoin urgent d’uriner mais une incapacité à le faire, un flux urinaire faible ou interrompu, une augmentation de la fréquence des mictions nocturnes, et des infections urinaires fréquentes (Car l’incapacité à vider totalement la vessie peut favoriser la prolifération des bactéries). En résumé, rien de très joyeux :-( Ceci dit, revenons-en à la réponse au questionnement d’Edouardo en se penchant sur les mécanismes à l’origine de cette éventuelle rétention urinaire lors de la prise d’antidépresseur. |
Mécanismes à l’origine de rétention urinaire lors de la prise d’antidépresseur
En ce qui concerne les antidépresseurs tricycliques (ATC), qui agissent donc en inhibant (= en bloquant) la recapture de neurotransmetteurs comme la sérotonine et la noradrénaline, ce qui permet d’augmenter la concentration de ces neurotransmetteurs au niveau des synapses des neurones;
Et bien ces ATC ont aussi des effets anticholinergiques. Et les récepteurs cholinergiques jouent quant à eux (entre autres) un rôle dans la contraction du muscle de la vessie (détrusor);
En bloquant donc ces récepteurs cholinergiques, les ATC peuvent réduire la capacité de la vessie à se contracter correctement, entraînant alors une rétention urinaire.
En ce qui concerne les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), qui augmentent donc aussi les niveaux de sérotonine et de noradrénaline au niveau des synapses, ils peuvent également avoir des effets anticholinergiques, mais légers. Ces IRSN peuvent donc aussi interférer avec la fonction de la vessie et des sphincters urétraux, menant ainsi à une difficulté à vider la vessie complètement (mais moins marquée).
Précisions : Les antidépresseurs courants associés à la rétention urinaire incluent des médicaments comme l’amitriptyline, l‘imipramine, et la clomipramine parmi les tricycliques, ainsi que la venlafaxine et la duloxétine parmi les IRSN. Certains inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), comme la paroxétine, peuvent également causer ce problème dans de rares cas. |
Rétention urinaire et anxiolytiques, ça donne quoi?
Je vois une nouvelle question qui se profile : Et avec les anxiolytiques, c’est pareil ?
Et bien oui, certains anxiolytiques, notamment les benzodiazépines comme le diazépam (Valium) et le lorazépam (Ativan), peuvent également causer de la rétention urinaire en relaxant les muscles de la vessie. Ce qui peut donc aussi interférer avec sa capacité à se contracter correctement et à vider l’urine.
En résumé, les antidépresseurs, en particulier les tricycliques et certains IRSN, peuvent causer une rétention urinaire en perturbant le fonctionnement normal du système nerveux parasympathique qui contrôle la vessie. Ils bloquent les récepteurs cholinergiques, empêchant ainsi les contractions nécessaires pour vider la vessie. Les symptômes de rétention urinaire comprennent une sensation de plénitude, des douleurs abdominales, et un flux urinaire faible ou interrompu. Ce problème peut affecter à la fois les hommes et les femmes, bien que les causes sous-jacentes puissent varier.
Voilà pour ma réponse à Edouardo ..
Et pour le support sevrage, c’est ici qu’il faut cliquer..
Sur ce, je vous dis à très vite pour ne nouvelles infos ;-)
Véronique