Complémenter en Oméga 3 ou 6, dans quels cas et à quel dosage?….Dossier complet..
Dans le 1er article (Oméga 3 et 6 bienfaits thérapeutiques), nous avons vu ce que sont les acides gras dérivés des Oméga 3 et 6 (EPA, DHA, GLA et DGLA) ainsi que leurs bienfaits thérapeutiques.
Puis nous avons vu que les huiles de poissons sont naturellement riches en EPA et DHA, et que l’huile d’onagre est naturellement riche en GLA, lui-même précurseur de DGLA.
Avec l’article d’aujourd’hui, nous allons voir “dans quels cas et à quel dosage” conseiller ces fameux compléments d’huiles de poissons et/ou d’huile d’Onagre.
Dans quels cas complémenter en Oméga 3 (huiles de poissons)?
Complémenter en huiles de poissons est déjà intéressant à titre préventif, c’est à dire quand l’apport alimentaire d’EPA et de DHA (ou en éléments nécessaires à leur synthèse, tels les cofacteurs…) est trop faible.
En dehors de l’aspect préventif, complémenter en oméga 3 via les huiles de poissons est particulièrement intéressant lors de pathologies, comme :
- les pathologies inflammatoires aiguës ou chroniques (maladie de Crohn, syndrome de l’intestin irritable, asthme, psoriasis, accidents vasculaires, polyarthrite….)
- les pathologies au long court (maladies auto immunes, cancers, infections à répétition,…)
- les pathologies neurodégénératives
- la dépression de l’enfant, de l’adulte et de la personne âgée (en l’associant alors à de la micronutrition et à de la phyto)
A noter encore qu’il existe différents types de compléments d’huile de poissons:
- celui de base, au ratio EPA/DHA équilbré (c’est à dire 18% d’EPA et 12% de DHA),
- un autre, enrichi en EPA
- un autre encore, étant enrichi en DHA
Ainsi, pour une approche globale, on utilisera plutôt le complément de base au ratio EPA/DHA équilibré.
Le complément enrichi en EPA ( permettant donc d’optimiser la synthèse de PGE3 anti inflammatoires et anti agrégeant plaquettaires) sera particulièrement intéressant lors:
- de troubles cardio-vasculaires (muscle du cœur et vaisseaux…)
- d’inflammation aiguë (arthrite, MICI, ou toute autre inflammation aiguë)
- de troubles neuropsychiques (trouble de l’humeur chez le jeune adulte, dépression saisonnière, potentialisation des psychotropes, trouble de l’humeur et/ou du comportement chez l’enfant):
Quant au complément enrichi en DHA, permettant donc d’optimiser la synthèse de résolvines (résolution de l’inflammation chronique) et de protectines (protection des neurones, de la rétine, du nerf auditif…), il sera particulièrement intéressant lors :
- de dégénérescence maculaire ou auditive
- d’inflammation chronique, de maladies auto-immunes…
- de prévention cancers; lors aussi de chimio…
- en cas de déclin cognitif, de vieillissement
- de dépression de la personne de plus de 45 ans, de dépression bipolaire
Dosage d’une complémentation en Oméga 3
Pour commencer, 2 recommandations:
- Bien lire les étiquettes car il est important de différencier la dose d’oméga 3 de la dose d’huile. Effectivement, les produits de base fournissent 18% d’EPA et 12% de DHA. Pour une capsule de 1g d’huiles de poissons, cela ne fait donc que 180mg d’EPA et 120mg de DHA, soit un total de 300mg d’oméga 3…
- Si on complémente en oméga 3 (EPA et DHA) durant plusieurs mois et à forte dose (1g voire plus), il faut s’assurer d’une consommation suffisante d’aliments riches en antioxydants (= fruits et légumes colorés,…), les graisses ayant tendance à s’oxyder. À défaut, il faut penser à ajouter une complémentation aux vertus antioxydantes, c’est à dire riche en vitamines (E, C), minéraux (sélénium, zinc), caroténoïdes (lycopène…)
A part ça, la dose de sécurité d’une complémentation en Oméga 3 (EPA et/ou DHA) est de 1g/jour.
S’il y a facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, la dose peut passer à plus de 1g d’oméga 3 (ratio EPA+DHA équilibré)/jour.
Pour traiter des triglycérides sanguins élevés, la dose suggérée est d’environ 2,4g d’oméga 3 (ratio EPA+DHA équilibré)/jour.
Pour les maladies inflammatoires, on recommande parfois plus de 3g d’oméga 3/ jour, en commençant par des doses faibles puis en augmentant selon la tolérance individuelle.
(à noter : Les gélules se prennent au moment des repas)
Dans quels cas complémenter en huile d’onagre ?
L’huile d’onagre est naturellement riche en GLA, ce qui est très intéressant lors du syndrome pré mensuel (voir encart suivant), car le GLA est précurseur de DGLA, qui est lui même à l’origine de PGE1 (antiinflammatoires), qui permettent, entre autre, de réguler la balance PGE1/PGE2 (par inhibition de la synthèse de PGE2), ce qui diminue la sensibilité ovarienne aux modulations hormonales surtout de la 2ème partie du cycle.
Ce bon équilibre PGE1/PGE2 permet également une stimulation de la production ovarienne de progestérone (=action lutéante).
À l’inverse, une carence en DGLA augmente l’action des PGE2 (pro-inflammatoires) et ne permet pas une production optimale de progestérone (d’où une disposition au SPM)
Quant au GLA, il est particulièrement conseillé lors les troubles cutanés (eczéma, psoriasis, sécheresse…), et ce parce que 75% de GLA se trouve naturellement au niveau cutané (quand tout se passe bien), où il permet la souplesse et l’élasticité de la peau.
Il semble d’ailleurs que lors de problèmes d’eczéma, de psoriasis, il y ait une carence cutanée en GLA (peut-être à cause de carences en enzyme delta 6 desaturase?, dernière nécessaire à la transformation de LA en GLA, rappelez-vous).
Dosage complémentation d’huile d’onagre (lors du SPM ou de troubles cutanés) : 1g/jour (à prendre aux repas), voire 2g/j selon l’intensité des troubles.
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En cas de commentaires, de suggestions, de questions, etc, n’hésitez pas à vous servir de la partie commentaires.
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Sur ce je vous dis à très vite ;-)
Véronique
bonjour,
voulez-vous dire que la DHA doit être supérieure à l’EPA?
que pensez-vous de cet apport par jour:
Huile de poisson 1500mg –
Dont oméga 3 1200mg –
Dont EPA 600mg –
Dont DHA 450mg –
bien à vous
Leïla….C’est un peu élevé (mais le ratio DHA/EPA est bon)
bien à vous
bonjour,
Je suis impressionnée par vos connaissances, bravo!
Je suis en sevrage de seresta et j’ai vu que le romarin était drainant et la majorité des omega3 que j’ai trouvés sur internet contiennent de l’extrait de romarin. Qu’en pensez-vous? est-ce qu’il diminue l’action du seresta rendant plus difficile le sevrage? ou est-ce que je peux quand même les consommer sans risque? merci et bonne continuation.
Bonjour Leïla :-)
aucun problème avec le seresta et l’extrait de romarin utilisé dans les oméga 3. Soyez rassurée.
Encore une chose: pour le sevrage, je conseille généralement des omega 3 riches en DHA, et plus précisément ces derniers omega DHA là
Bien à vous
Bonjour Véronique
Quel plaisir d’avoir ses explications et comprendre notre métabolisme
En effet ayant beaucoup souffert de mes hormones (jamais contrôlées) et Spm cela s’est révélé aussi être dû à une l’adenomyose, inflammation du muscle utérin Vous connaissez ? Je suppose que cela est dû aux dérèglements hypophysaires et endocriniens aussi qui viennent impacter cette zone? Mais à part les taux thyroïdiens et récemment pour vérifier ma pre ménopause, j’en sais pas plus, dommage…car ds un bilan j’ai pas mal de carence : tx bas d’hématies – de calcium- de vitamine b9 Un médecin m’a juste donné de la B9 pour 2 mois
Je n’ai plus de douleurs, ni de règles et ventre gonflé, fatigue donc libération mais avec la ménopause qui arrive , mon végétarisme et sevrage tabagique d’autres carences ou pbs, une autre fatigue et déprime s’installent.
Un naturopathe m’a prescrit 2g/j d omega3
J’ai fais des cures de 3 mois, avec rhodiola, griffonia, magnésium et perso j’ajoute du kudzu et melatonine, indispensable pour pouvoir me sevrer et dormir au lieu des médicaments chimiques antidépresseurs anxiolytiques prescrits.
J’ai remarqué que les omega3 me rendaient cool (baisse du rythme cardiaque) mais trop molle?? C’est pour mon activité intellectuelle mon travail créatif et sevrage, insomnies, inflammation (utérine)
Et surtout gérer le stress et déprime car je suis en stress post traumatique et de nombreux symptômes quotidiens (difficultés de concentration, hypervigileance, anxiété, maux de tête, peurs, phobies…)
Est-ce un bon traitement ? Surtout que je mange du poisson et qqes cuillères d’huile de colza ou olive
J’ai vu un autre naturopathe depuis, n’ayant plus ces douleurs ni règles
Plutôt oxygénation cellulaire, jus d’herbe d’orge, vitamines B, phyto gemmo calm (je prends déjà des plantes quotidiennement rhodiola safran griffonia euphytose)
Voilà je m’interroge sr ces omega j’hésite à en ajouter déjà bcp de compléments
Actuellement en fer vitB12 B2 Feradix en cure d’attaque il paraît que ça remonte les tx de fer
Pourtant pas de carences en B12 alors je ne comprends pas mes tx bas comme calcium hématies B9?? mangeant des produits laitiers et oeufs…sauf viande rouge et viande depuis 4 ans c’est dû à ça indirectement ? ? Ménopause ? Stress postraumatique ? Stress oxydatif ? Tabac ou sevrage ? Alcool?
Je n’ai pas de traitement pour cela et je ne sais pas si ces phytos sont suffisantes?
aussi Oxelio par une dermatologue pour ma peau très sèche et soleil (omega3 et 6 zinc sélénium etc…) et mon psoriasis, allergies cutanées, prurit, eczéma…
J’ajoute de la vit A perso
Voilà bcp de pilules phyto, 8 compléments par jour environ, c’est pas trop?
Les prendre ensemble ça nuit pas à leur efficacité ? L’estomac ?
Merci de vos éclaircissements et éclairages
Bonne continuation
Bonjour Sophie. Il faudrait pour pouvoir vous répondre que j’ai les bilans sous les yeux (comprenant aussi la CRP marqueur de l’inflammation, la TSH et T3/T4 libres, la vit D)
Il faudrait rétablir ou optimiser la santé gastro-intestinale… qui peut être à l’origine de la carence en vit B12 (pour rappel: Le facteur intrinsèque est une glycoprotéine sécrétée par les cellules pariétales de la muqueuse de l’estomac. Il est nécessaire à l’absorption intestinale de la vit B12 ou cobalamine. Si l’estomac est en souffrance, cette absorption intestinale de B12 peut être contrariée)
le psoriasis me dit qu’il faut aller voir du côté du foie; l’eczéma, le prurit et les allergies cutanées me font penser à des allergies alimentaires (qui créent surement de l’inflammation intestinale)….Peut -être bien les produits laitiers? Et ou le soja? (c’est très fréquent pour les 2)
Bref…il y a des choses à faire au niveau du ventre
Il faudrait aussi réguler la sphère féminine…
Bien à vous et merci de votre confiance
Je me régale de tout vos articles, travail et précisions. Cela m aide dans mon travail de sevrage psychotropes .merci beaucoup .
je suis votre manuel…
Oh Veronik…quel sympathique commentaire! Vraiment merci à vous ;-)
Bonjour Véronique! Merci beaucoup de ces articles qui sont d’une aide précieuse pour les jeunes naturopathes!
Quelles seraient les durées idéales de complémentation en oméga 3 et 6? Faut-il procéder à des fenêtres thérapeutiques? Comment adaptez vous ces durées?
En vous remerciant par avance,
Bien à vous
Disons que si ton client/patient ne mange pas de poisson (et si possible gras) au minimum 3 fois par semaine (400g en tout), la complémentation peut être vraiment bénéfique.
Pour ce qui est de la durée, en fonction de la problématique (inflammation, sensibilité émotionnelle ou nerveuse,…)je dirai 2 à 3 mois (ou plus). Tout dépend aussi du budget. En fait, tout est au cas par cas ;-)
Bonjour Véronique,
Encore merci pour tous ces articles très bien expliqués dans les détails… Cela m’aide énormément dans mes études naturo.
Bien à vous,
Sophie
Oh merci Sophie..
Un de mes objectifs est donc atteint! (aider mes jeunes collègues futurs naturo!)
Bien à toi
Tre s très intéressant connaissez vous un Doct sérieux dans les Alpes maritimes ou médecine chinoise Mer ci à vous
Bonjour Casanova…Non, hélas, vraiment désolée..
Bien à vous
pourquoi l’huile de poisson, il existe l’huile de lin, colza, chanvre… Ce sont des huiles très bonnes qui apportent oméga 3 et 6.
Oups…J’avais oublié d’activer le lien de l’article précédent donnant les raisons d’un tel choix ( C’est fait, à la 1ère ligne).
En résumé, disons que l’EPA et le DHA sont déjà présents tel quels dans les graisses de poissons. Ils n’ont donc pas besoin de transformation (= pas de cofacteur, ni d’action de l’enzyme delta 5 désaturase***)..
Dans les graisses végétales, on trouve du GLA (et pas d’EPA et DHA direct) qui va avoir besoin d’être transformé en EPA et DHA. Cette transformation est difficile (et demande du magnésium, du zinc…). Ne se fait qu’à raison de 2 à 3% (et si la personne n’est pas carencée, voir plus bas)
***Rappel: Causes possibles de ralentissement de production des delta-désaturases:
-s’il y a problème hépatique (car c’est le foie qui les fabrique)
-l’activité de ces enzymes diminue aussi avec l’âge
-lors du syndrome métabolique (hyperglycémie, cholestérol…)
-s’il y a trop d’acides gras saturés dans l’alimentation
-s’il y a restriction calorique
-s’il y a un manque de cofacteurs : zinc, magnésium, calcium, fer, vit B3, vit B6. Ainsi, si la personne se nourrit mal, si elle est dévitalisée (fatiguée, anémiée, stressée, malade, sur-médiquée, …), etc., il y a de fortes chances qu’elle ait de faibles taux d’EPA, de DHA et/ou de DGLA…
Voilà Alex, et encore merci pour votre commentaire
Bien amicalement