Simplifier la digestion pour libérer de l’énergie: un fondement de la naturopathie

La science à l’appui d’un principe naturopathique essentiel…

En naturopathie, l’un des principes fondamentaux est de soutenir la vitalité de l’organisme. Nous considérons que la digestion, si elle est trop lourde ou trop complexe, peut mobiliser une part excessive de cette vitalité, laissant moins de ressources disponibles pour d’autres fonctions essentielles : l’immunité, la régénération cellulaire, l’équilibre psychique. C’est ce que nous appelons préserver l’énergie vitale.

Du point de vue scientifique, la digestion est effectivement un processus exigeant.
On sait qu’elle mobilise ce qu’on appelle l’effet thermique des aliments : entre 5 et 15 % des calories consommées sont dépensées simplement pour digérer, absorber et métaboliser ce que nous mangeons. Les protéines sont les plus « coûteuses » (20 à 30 % de leur valeur énergétique est dépensée dans leur transformation), suivies par les glucides (5 à 10 %) et les lipides (0 à 3 %). (Voir sources en bas d’article)

À cela s’ajoute la redistribution du flux sanguin vers le tube digestif après un repas copieux, phénomène normal qui permet l’absorption des nutriments mais qui se traduit aussi, chez beaucoup de personnes, par une sensation de fatigue ou de baisse de concentration. Ce qu’on nomme parfois « coup de barre après le repas » correspond à cette réalité physiologique : une part des ressources de l’organisme est mobilisée au service de la digestion. (Voir sources en bas d’article)

Dans l’approche naturopathique, ces données viennent éclairer ce que nous observons : un repas trop riche ou mal combiné peut devenir un fardeau digestif, donnant la sensation qu’une partie de notre énergie vitale est accaparée par l’estomac et l’intestin, au détriment du reste de l’organisme;

À l’inverse, lorsque les repas sont plus simples, plus adaptés, la digestion se fait avec légèreté, et cette énergie semble redevenir disponible pour le mouvement, la clarté d’esprit, ou le maintien de nos équilibres internes.

Dans l’encart ci-dessous, une comparaison chiffrée : temps de digestion et coût digestif (TEF) pour deux repas types…

Quand la digestion mobilise nos ressources

Exemple 1 – Repas complet « riche »  

Composition : viande + féculent + légumes + produit laitier + fruit  

→Temps de digestion estimé : 4 à 6 h (car présence de protéines animales, graisses du fromage/lait, fibres des légumes et fruit).  

→Effort énergétique (TEF) : environ 10–15 % des calories totales du repas.  

→Effets ressentis possibles : digestion plus lente, satiété longue, mais risque de lourdeur ou fatigue postprandiale.  

Exemple 2 – Repas plus simple  

Composition : viande + féculent + légumes  

→Temps de digestion estimé : 3 à 4 h (moins de graisses et de protéines complexes à traiter).  

→Effort énergétique (TEF) : environ 8–12 % des calories totales du repas.  

→Effets ressentis possibles : digestion plus rapide, énergie disponible plus tôt, sensation de légèreté.  

À retenir :  

Chaque ajout (fromage, dessert sucré, fruit en fin de repas) prolonge la digestion et augmente légèrement la dépense énergétique digestive.  

Un repas plus simple permet à l’organisme de mobiliser moins de ressources digestives, et donc de préserver davantage cette énergie que la naturopathie appelle vitale.  (voir sources en bas d’article)

Préserver l’énergie vitale en simplifiant la digestion, c’est donc à la fois :

  • un constat physiologique, validé par la recherche scientifique (coût énergétique, redistribution sanguine, fatigue postprandiale),
  • et un principe naturopathique, qui rappelle que notre alimentation doit nourrir sans alourdir. C’est effectivement une façon de préserver l’énergie vitale, en évitant que l’effort digestif ne détourne les forces de régénération et d’adaptation de l’organisme;

Rappelez vous aussi que pour optimiser/simplifier la digestion, il faut aussi :

  • Manger en pleine conscience : prendre le temps de bien mâcher, car la mastication amorce la digestion (sécrétion salivaire, prédigestion des glucides).
  • Adapter les portions : éviter les repas trop copieux qui surchargent l’estomac et ralentissent la vidange gastrique.
  • Respecter la chronobiologie digestive : privilégier un repas principal le matin et/ou le midi (moments où la digestion est la plus efficace) et plus léger le soir.
  • Choisir des aliments bruts et peu transformés : limiter les additifs, graisses trans et sucres ajoutés qui perturbent le travail digestif.
  • S’hydrater correctement (en dehors des repas) : une bonne hydratation favorise la progression du bol alimentaire et le confort intestinal.
  • Prendre soin de son microbiote : fibres douces (légumes, fruits cuits, légumineuses bien tolérées), aliments fermentés (kéfir, choucroute,…), pour soutenir une flore digestive équilibrée.
  • Éviter l’excès de stimulants (alcool, café, tabac) pendant ou juste après les repas, car ils perturbent le rythme digestif et la sécrétion enzymatique.
  • Respecter le repos postprandial : éviter l’effort intense immédiatement après un repas pour laisser au système digestif la priorité du flux sanguin.

Voilà pour mon message du jour,

Sur ce je vous dit à très vite.

Véronique


Références scientifiques

  1. Westerterp KR. Diet induced thermogenesis. Nutr Metab (Lond). 2004;1:5. doi:10.1186/1743-7075-1-5.
  2. Halton TL, Hu FB. The effects of high protein diets on thermogenesis, satiety and weight loss: a critical review. J Am Coll Nutr. 2004;23(5):373-385.
  3. Peracchi M, et al. Postprandial symptoms and food composition: evidence of a role of glucose and fat content. Neurogastroenterol Motil. 2000;12(3):189–196.
  4. Little TJ, Russo A, Meyer JH, Horowitz M, Smyth DR, Bellon M, Wishart JM, Feinle-Bisset C. Free fatty acids have more potent effects on gastric emptying, gut hormones, and appetite than triglycerides in humans. Gastroenterology. 2007;133(4):1124-1131.
  5. Wolever TM, Jenkins DJ. The use of the glycemic index in predicting the blood glucose response to mixed meals. Am J Clin Nutr. 1986;43(1):167-172.

Explications scientifiques des infos relayées dans l’encart

  • Temps de digestion : Les protéines animales et les graisses (comme celles présentes dans le fromage) ralentissent la vidange gastrique. Par exemple, un repas riche en graisses peut rester dans l’estomac entre 2 et 4 heures, tandis qu’un repas plus léger peut être digéré en 3 à 4 heures. Cleveland Clinic
  • Effet thermique des aliments (TEF) : La thermogenèse induite par l’alimentation varie selon les macronutriments. Les protéines ont le TEF le plus élevé (20–30%), suivies des glucides (5–10%) et des graisses (0–3%). njaes.rutgers.edu+1
  • Ressenti postprandial : Un repas plus complexe sollicite davantage le système digestif, ce qui peut entraîner une redistribution sanguine vers le tractus gastro-intestinal et une sensation de fatigue ou de baisse d’énergie. Cleveland Clinic

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