Le bio est-il incontournable ?

Découvrez l’ensemble des éléments à considérer pour éclairer votre choix “bio” ou pas?

Quand on parle d’alimentation saine, on peut se demander si le bio s’impose ou s’il est quand même possible d’œuvrer pour son mieux être en consommant des produits issus de l’agriculture conventionnelle?

Avec l’article d’aujourd’hui, vous découvez l’ensemble des éléments à considérer pour éclairer votre choix.

Nous parlons ainsi élevage bio, valeurs nutritives, produits raffinés, OGM, alimentation industrielle, pesticides, labels… et pour finir, comment éventuellement alléger un budget bio…

Encore une chose: cet article a été construit en grande partie grâce au livre passionnant «Manger Bio c’est mieux!» (Édition terre vivante) écrit par 3 spécialistes du sujet bio santé et environnement :

  • Claude Aubert, ingénieur agronome spécialisé dans l’agriculture biologique, l’alimentation, la santé et l’environnement.
  • Denis Lairon, biochimiste de formation, nutritionniste, et directeur de recherche à l’INSERM et impliqué depuis de nombreuses années dans l’agriculture bio
  • André Lefèvre, ingénieur en conseil de développement de l’agriculture bio et conseiller régional de bourgogne et membre du comité national de l’eau.
  • Ce livre s’appuit entièrement sur des preuves scientifiques…

C’est quoi le bio ?

Il s’agit d’une alimentation issue d’un système de production agricole basée sur le respect du vivant, pour cela, les « agriculteurs bio » doivent respecter des cahiers des charges et des règlements qui excluent l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides de synthèse, ainsi que d’organismes génétiquement modifiés.

Quand aux animaux d’élevage biologique (poisson inclus), ils doivent être nourris avec des aliments biologiques (90% minimum). Les antibiotiques sont limités au maximum, voire interdits, et les éleveurs doivent veiller au bien-être de leurs bêtes.

Précisions sur la viande bio

Dans les élevages biologiques, les animaux ont une alimentation végétale variée (et sans OGM…), saine et équilibrée.

Leur viande ne présente pas de résidus de pesticides et autres produits chimiques néfastes à la santé des bêtes et à la notre.

L’animal est également mieux traité et vit dans de meilleures conditions. Il est aussi moins sensible aux infections car il est lui même en meilleure santé.

Le recours aux antibiotiques est ainsi rarement nécessaire (à noter : seulement 2 traitements de synthèse- antibiotique ou/et antiparasitaire – sont tolérés par animal et par an, au delà, les bêtes sont “déclassées” bio pour une durée d’un an).

Effet des antibiotiques à haute dose (systématique donc dans l’élevage conventionnel):

  • les souches bactériennes finissent par développer une résistante aux antibiotiques, chez l’animal comme chez le consommateur.
  • Ils détériorent en outre la flore intestinale, dernière qui, quand elle est saine, assure l’absorption du béta-carotène et de minéraux, participe aussi à l’élaboration de la vitamine K et de certaines vitamines du groupe B. Constitue en outre une barrière contre les toxines et toxiques, etc. Sa détérioration entraîne aussi des troubles intestinaux, un affaiblissement du système immunitaire, des carences d’assimilation, une hyperperméabilité de la muqueuse intestinale…

À noter : La viande, même bio, doit être mangée en petite quantité, et pas trop fréquemment. Évitez systématiquement la viande rouge. Préférez les viandes peu grasses, le poisson d’élevage bio ou bien sauvage, et mieux encore les œufs (bio)

Quant aux produits laitiers, ils doivent être impérativement issus de la filière bio. Les produits laitiers conventionnels contiennent effectivement beaucoup de pesticides, de résidus de traitements allopathiques comme les antibiotiques, les hormones, etc. La qualité de leurs graisses n’est également pas si bonne (taux de calcium et de protéines toutefois similaire)

Valeurs nutritives des aliments selon le mode de production bio ou conventionnel…

Voici les conclusions de 2 études sur les valeurs nutritives d’aliments selon le mode de production bio ou conventionnel, une de l’AFSSA publiée en 2003 faite sur la base 310 articles, et une de la FSA publiée en 2009 sur la base de 162 articles…

• AFSSA = agence française de sécurité sanitaire des aliments, devenue l’agence nationale de sécurité sanitaire (= ANSES)
• FSA= Food Standard Agency, l’équivalent de l’ANSES en Grande-Bretagne

  • Plus d’eau dans les fruits et légumes non bio…(= moins de matière sèche)

Précisions environnementale : C’est principalement la fertilisation azotée de la production conventionnelle qui diminue la matière sèche du produit. Ces engrais azotés chimiques permettent un plus rend rendement. Ils sont aussi source d’appauvrissement des sols et de grosse pollution atmosphérique ainsi que d’une grosse source de nitrates**. Ces engrais azotés sont interdits en agriculture bio

**Nitrates : En France, la présence de nitrates (et de pesticides) dans les eaux continentales provient à 66 % de l’agriculture, suite aux doses massives d’engrais azotés et de lisier (= mélange de déjections d’animaux d’élevage et d’eau) rependues sur les sols. Très solubles dans l’eau, ces nitrates constituent actuellement la cause majeure de pollution des grands réservoirs d’eau souterraine du globe. L’essentiel de cette pollution est dû à la différence entre les apports en nitrates sous forme d’engrais et ce qui est réellement consommé par les plantes.

  • Teneur en calcium, potassium et cuivre globalement comparable pour les fruits et légumes bio que dans ceux issus du circuit conventionnel  (analyse sur la matière sèche)
  • Teneur supérieure en magnésium, phosphore, fer et zinc dans certains aliments biologiques (à noter : pas plus de précision sur ces aliments dans le livre)
  • Une tendance plus élevée en Vit C dans les pommes de terre bio, mais aussi dans les tomates et les épinards bio. Les autres légumes n’ayant pas d’études plus poussées (Les auteurs du livre précisent que de nouvelles études permettent maintenant de conclure à des teneurs plus élevées en vit C dans les produits bio)

À noter : C’est dans la peau que l’on trouve un maximum de vitamines, d’antioxydants et de minéraux (ex : la peau d’une pomme représente 15% du poids totale du fruit et contient 5 fois plus de vitamine C que la chaire).
Quand les fruits ou les légumes ne sont pas bio, il faut impérativement les éplucher pour éviter l’absorption d’une grosse quantité de pesticides. Cet épluchage élimine de 25 à 50% des vitamines et antioxydants…

À noter encore : la vitamine C est fragile, elle supporte mal les transports. Magner local (et de saison= fruit ou légume à maturité vitaminique) est donc également préférable

  • Plus de polyphénols et autres antioxydants dans les végétaux bio
  • D’avantage d’Oméga 3 dans les viandes et le lait bio (de 26 à 116% d’oméga 3 en plus dans le lait bio par rapport au conventionnel)

Les oméga-3 sont des graisses indispensables au fonctionnement du cœur et du cerveau (dont un effet particulièrement positif sur l’humeur). Ils permettent aussi de diminuer la douleur et favorisent la santé des articulations (et de la peau). Ils contribuent en outre à la prévention de nombreuses maladies, tel que le cancer, le diabète, l’obésité…

À noter que l’organisme est incapable de synthétiser ces omégas 3 (tout comme la vit C et certains acides aminés), il faut donc impérativement les apporter par l’alimentation.

Sources alimentaires d’oméga 3 : huiles vierges 1ère pression à froid bio de noix, colza, cameline, et encore mieux, les graisses (ou huile) de poissons gras

Une meilleure qualité nutritionnelle est donc incontestable dans la filière bio…

Un autre avantage du bio : les céréales complètes et le pain au levain y sont majoritaires

Les pains bio sont principalement faits à la farine bise (= partiellement raffinée), complète (=raffinage très faible) ou intégrale (=aucun raffinage), ce qui veut dire plus de fibres (lutte contre la constipation, le cancer du colon, l’obésité..), de minéraux (fer, magnésium, calcium, zinc, oligo éléments comme le sélénium), de vitamines du groupe B (B1, B2, B5, B6, B9), de bons lipides (=insaturés) et d’antioxydants, tous ces nutriments étant majoritairement contenus dans les périphéries ou enveloppe du grain, c’est-à-dire dans le son…et plus particulièrement dans le germe

À noter : les pains fabriqués avec des farines non raffinées mais issues du circuit conventionnel, contiennent énormément de résidus de pesticides venus se loger dans l’enveloppe des grains. Ces pains là ne sont absolument pas conseillés. (voir plus bas le chapitre concernant les pesticides)

Pour finir, la panification biologique est généralement faite au levain naturel (= mélange de bactéries et de levures), ce qui favorise la dégradation et la transformation de l’acide phytique (= un facteur très déminéralisant contenu dans le grain) en inositol (Vit B) et en phosphates de calcium et de magnésium bio-disponibles. Le pain devient ainsi beaucoup moins acidifiant.

Pas d’OGM en bio

On ne sait pas exactement ce que ces organismes génétiquement modifiés vont donner sur notre santé à long terme…

Des chercheurs indépendants ont toutefois montré d’évidents signes de modification du métabolisme des animaux nourris avec du mais OGM Mon863, de toxicité du foie, des reins et d’autres organes. D’autres études sur des souris ont montré des effets négatifs du mais Mon810 sur leur réponse immunitaire (1)

En bio, les aliments transformés (= industriels) n’ont pas ou peu de d’ingrédients raffinés, et pas d’additifs non naturels

Les produits transformés bio (ex : biscuits, flan, etc.) contiennent un minimum de 95% de produits issus de l’agriculture biologique…

Comme expliqué plus haut, le raffinage fait perdre énormément de nutriments et ne laisse qu’un aliment vide d’intérêt, hormis calorique..

Ce raffinage peut aussi nécessiter l’utilisation de solvants, comme c’est le cas pour les huiles…

Important : consommer des huiles végétales vierges de 1ère pression à froid et issues de l’agriculture biologique, éliminer définitivement celles du circuit conventionnel..

L’extraction des huiles végétales à partir de graines (tournesol, sésame, colza…) et de fruits oléagineux (olives, noix…) par première pression à froid est le moyen mécanique le plus traditionnel. Après triage, les graines ou les fruits sont soumis mécaniquement à une presse à froid (= à température ambiante). L’huile obtenue est ce premier jus naturel, qui contient tous les principes nutritifs du fruit ou de la graine.

« Vierge » signifie que cette huile ne subit aucun traitement chimique, ni aucun raffinage. Les seules opérations autorisées pour purifier l’huile sont la centrifugation et la filtration.

Bio signifie bien sur que les fruits et les graines sont issus de l’agriculture biologique

Tous les aliments raffinés ne sont certes pas exclus en bio, mais on n’y trouve ni sucre blanc, ni huiles extraites par solvants chimiques, ni acides gras trans d’origine industrielle (ces derniers sont nocifs pour les artères et soupçonnés d’augmenter le cancer du sein)

En ce qui concerne les additifs, le règlement européen relatif à l’agriculture biologique (2) n’autorise que 47 additifs (contre 300 en agriculture conventionnelle), tous d’origine naturelle, à l’exception de 2 : les sulfites dans le vin et les nitrites dans certaines charcuteries….mais en quantité moindre par rapport à l’agriculture conventionnelle

Et que dire des pesticides ?

Les pesticides regroupent 3 grandes familles de produits appelés « phytosanitaires » :

  1. Les insecticides
  2. Les fongicides (contre les champignons)
  3. Les herbicides

Leurs effets sur la santé :

  • Perturbateurs endocriniens (c’est-à-dire que les pesticides se comportent comme des hormones : ils modifient  le fonctionnement de nos cellules, et même à très faibles doses)
  • Risques de cancer accentués (sein, testicules, lymphomes..). Les agriculteurs du conventionnel sont d’ailleurs les 1ers touchés
  • Menaces sur la fertilité masculine
  • Malformation possible du fœtus
  • Neurotoxicité très probable (ex : développement intellectuel des enfants ralenti chez des enfants d’agriculteurs, d’après une synthèse d’études publiée en 2008)
  • Etc.

Les pesticides menace aussi notre environnement :

  • Sur 5,4 kg de matière active utilisés par hectare et par an selon l’ANSES (3), c’est de 1,6 à 2,7 kg/ha/an de pesticides qui partent dans l’air
  • Les sols sont également appauvris (pour exemple, parmi tant d’autres, les engrais azotés sur prairies même en faible quantité font baisser de 17% le nombre d’espèces végétales d’après une étude réalisée durant 20ans (4))
  • Les grands réservoirs d’eau souterraine du globe sont également menacés, comme expliqué plus haut

Un rapport de l’EFSA (l’équivalent européen de l’ANSES) a trouvé dans les produits non bio :

  • 338 pesticides différents dans les légumes
  • 319 dans les fruits
  • 93 dans les céréales
  • 34 dans les produits animaux

La quantité de ces pesticides est toutefois plus grande dans les fruits, varie aussi selon les espèces..

Les bulbes (ail, oignon, ciboulette, poireau…) et les fruits à coque (noix, noisettes, amandes) sont les moins contaminés..

Ci-dessous, pourcentage des échantillons européens (fruits et légumes français et d’autres pays d’Europe) dans lesquels ont été trouvé des résidus de pesticides (pour les raisins purement français, les chiffres montent jusqu’à 81%) :

Framboises, mures   75.9 %
Agrumes   75
Raisins   73.8  (À noter : jusqu’à 26 pesticides différents pour le raisin, un record absolu!)
Fraise   71.3
Poivrons   66
Fruits à pépins  65.2
laitues   56.9
Fruits à noyaux   54.8

Légumes secs   39.2
Concombres, courgettes   37.7
Légumes racines   35.9
Petits pois, haricots, fèves   32.9
Choux fleurs, brocolis   28
Pommes de terre   26
Asperges, poireau, épinards  24.6
Oignon échalotes ails  13.6
Oléagineux  10.4

A noter qu’en France, 62% des fruits, 30% des légumes et 37% des céréales contiennent des résidus de pesticides. Pour les fruits et les légumes, environ 3,5% dépassent les limites maximales autorisées.

Et les pesticides dans le bio ?

Il peut y avoir une contamination par l’air, par l’eau, et par la proximité d’une exploitation voisine non conventionnelle

En France, les % d’échantillons bio avec résidus sont :

  • 1.9 pour les fruits
  • 5 pour les céréales
  • 2.4 pour les légumes

Une enquête réalisée en Allemagne a conclu qu’il y avait 150 fois moins de pesticides dans les fruits bio que dans les conventionnels et 70 fois moins dans les légumes

Encore une chose importante, la CUISSON VAPEUR permet d’éliminer les pesticides et les nitrates se trouvant sur la peau des légumes (mais pas ceux contenus dans les fibres). La vapeur d’eau lavant et dégraissant effectivement cette dernière. Il est bien sur vivement déconseillé de consommer l’eau restante.

Les labels bio

Le contrôle des produits bio est le plus exigeant de toux ceux qui existent dans le monde agricole…

Deux labels officiels et européens

Logo AB

Le label AB ne précise pas l’origine (française, européen ou autre) du produit, mais garantit, entre autre, un aliment issu à 95% d’ingrédients issus de la production biologique + des pratiques agronomiques et d’élevage respectueuses des équilibres naturels, de l’environnement et du bien être de l’animal

label-ab

Ce logo européen est désormais obligatoire sur les produits préemballés, mais reste facultatif sur les produits importés. Il mentionne l’origine européenne ou pas du produit. Des logos nationaux ou privés peuvent lui être associés. Dans le domaine de l’élevage, son nouveau dispositif réglementaire connait hélas des baisses d’exigence (nouveaux traitements allopathiques autorisés, entre autre). Une autorisation de contamination par les OGM à hauteur de 0,9% est également acceptée..

Les marques privées (qui peuvent être apposées sans le logo officiel indiqué au dessus)

Leurs critères sont plus sévères que ceux européens..

La marque Nature et Progrès (exigence AB + exigences supplémentaires comme par exemple des fermes 100% bio, l’alimentation des bêtes 100% bio, les traitements allopathiques limités, le respect des saisons, etc.)

La marque Demmeter (exigence européenne + obligation de pratiquer une agriculture biodynamique, entre autre)

La marque Bio Cohérence (très pointilleuse aussi, à noter encore que la notion de proximité y est essentielle)

Comment alléger un budget bio ?

  • Réduire la consommation de viande…et réintégrer les œufs et les protéines végétales (légumineuses+ céréales…Voir guide alimentation détox à télécharger gratuitement en bas de page pour plus de détails)
  • Achetez des fruits et légumes de saison, et du terroir (cout de transport moins élevé)
  • Redécouvrir les légumes bon marché (chou, navet, potimarron, etc.)
  • Éviter les surgelés, les plats cuisinés…à la fois chers et moins nutritifs (même bio)
  • Acheter en vrac
  • Préférer les grands conditionnements
  • Supprimer au maximum les intermédiaires, trouver des groupements d’acheteurs, par ex (attention : le coût du bio en grande surface n’est pas moins élevé, il faut vérifier le prix au kilo)
  • Aller au marché

Précision : Une enquête Allemande, d’il y a quelques années, a montré que les consommateurs bio payaient leur produit 30% plus cher que le conventionnel, mais que leur budget alimentaire était inférieur de 9% car leur alimentation était naturellement à dominante végétale…

En résumé, c’est aussi les habitudes alimentaires qui changent quand on décide de se tourner vers le bio

Pour finir..

Vous avez à présent les éléments essentiels pour éclairer votre choix “bio ou pas”..

J’ajouterai toutefois que de manger bio est surement le plus beau cadeau qu’on peut offrir au corps, au reste de la planète ainsi qu’à nos papilles…

N’hésitez pas à commenter, à apporter des précisons, des anecdotes, des partages d’expérience, des bons plans “achats bio”, etc..

Et puis si vous avez aimez cet article, n’oubliez pas de le partager avec votre communauté Facebook, Twitter,

Véronique

Réferences:

1-Finamore A.et al. Intestinal and peripheral immune reponse to MON810 maize ingestion in weaning and old mic. J Agric Food Chem. 2008
2-AFSSA. Rappport Evaluation nutritionnelle et sanitaire des aliments issus de l’agriculture biologique. AFSSA 2003, 164 p. www.anses.fr
3-Observatoire des résidus de pesticides. ORP coordonné par l’ANSES.
www.observatoire-pesticides.gouv.fr/index.php?pageid=380
4-Clark C.M., Tilman D., Long-Trem Nitrogen Addition to Undisturbed Vegetation.2008
www.ceedarcreek.umm.edu/research/experiments/e001.php

4 commentaires

  1. Leclercq 27 novembre 2016
    • Véronique Duivon 28 novembre 2016
  2. Amin 21 mars 2016
    • Véronique Duivon 21 mars 2016

Laisser un commentaire