Mieux comprendre la boulimie pour mieux la régler…
Article 1 sur 2…
La boulimie est un des 3 Troubles du Comportement Alimentaires (=TCA) les plus courants.
L’alimentation étant un des outils majeurs pour faire de la santé, on peut se demander comment faire pour se débarrasser de son trouble quand on souffre de boulimie. Autrement dit, comment faire quand l’un des outils stratégiques est difficile à mettre en place est au cœur du problème.
Avec l’article d’aujourd’hui, vous allez découvrir ce qu’est précisément la boulimie. Vous en aurez déjà une définition exacte. Puis vous découvrirez les caractéristiques mentales de ceux qui en souffrent. Ainsi que les différents effets de ce trouble sur le corps. Ce qui vous permettra d’avoir une vision globale du problème.
Dans le second article (voir lien en bas d’article), c’est une réflexion sur la stratégie détox anti-boulimie qui vous sera proposée.
Mais pour commencer, voyons déjà ce que sont l’anorexie mentale et l’hyperphagie afin de bien les différencier de la boulimie.
Anorexie mentale et hyperphagie, en quelques lignes
L’anorexie mentale, plus communément appelée anorexie (bien que cette dernière, du point de vue strictement médical, soit un symptôme correspondant à une perte d’appétit), répond à une volonté active de restreindre son alimentation et de perdre du poids…(= lutte active contre la faim).
On distingue 2 types d’anorexies mentales :
- l’anorexie restrictive, où la personne ne mange quasiment rien ;
- et l’anorexie-boulimie, où la personne mange très peu et compense d’éventuelles crises de boulimie par des vomissements et/ou autres formes compensatoires (voir encart suivant pour plus de détails)…
Quant à l’hyperphagie, ou compulsion alimentaire “grave” ou “frénétique”, c’est une trouble qui se définit par la survenue – au moins 2 fois/semaine – de crises compulsives alimentaires (avec un certain degré de plaisir), sans vomissements, mais donnant toutefois suite à des restrictions alimentaires et des sauts de repas.
À noter encore que la personne souffrant d’hyperphagie est généralement en surpoids, voir obèse. Alors que la personne souffrant d’anorexie mentale est maigre.
Et la boulimie ?
La boulimie consiste en épisodes – au moins 2 fois par semaine et pendant au moins 3 mois – de crises de boulimie** (sans plaisir, contrairement à l’hyperphagie), tout en conservant un poids normal grâce aux vomissements et/ou autres stratégies compensatoires.
Les personnes souffrant de boulimies ne sont en fait quasi jamais grosses.
Dans la boulimie, les préoccupations concernant le corps et la minceur sont constantes et obsédantes. La phobie de grossir est liée à une image du corps altérée.
La boulimie débute souvent à la puberté. C’est un trouble qui touche essentiellement les femmes, mais les hommes peuvent également être concernés.
À noter encore que les « habitués » des régimes sont plus enclins à connaitre ce genre de trouble.
Les régimes sont d’ailleurs reconnus par les spécialistes des TCA pour être le 1er facteur déclencheur du trouble (car ces régimes créent des carences, voir plus bas dans l’article).
A part ça, la boulimie se vit dans la honte, la culpabilité et le secret. C’est pourquoi l’entourage tarde souvent à prendre conscience du phénomène.
Une humeur dépressive accompagne ou suit les crises. L’autodépréciation est la règle et les idées suicidaires fréquentes.
Caractéristiques mentales de ceux atteints de boulimie
Beaucoup de personnes atteintes de boulimie (et aussi d’anorexie) partagent 10 caractéristiques mentales particulières (pour l’hyperphagie, c’est un peu différent). Il est même fréquent que ces 10 caractéristiques soient présentes chez un même sujet…
Les 10 caractéristiques mentales de ceux qui souffrent de boulimie (et d’anorexie):
1- le manque de confiance
2- l’excès de perfectionnisme (plus accentué encore dans l’anorexie)
3- le besoin de tout maîtriser et la peur de “lâcher prise”
5- le rejet du désir associé à un sentiment de culpabilité très présent
6- le rejet de l’image de la femme (séduction, sexualité)
7- la difficulté d’expression verbale et émotionnelle (la difficulté d’introspection)
8- la tendance à la dissimulation et la méfiance vis-à-vis de l’autre
9- l’attachement excessif à l’un des parents (présent surtout chez les ados)
10- la peur de ne pas y arriver (à guérir, à vivre…)
Le manque de confiance est en fait à l’origine de ce trouble. Il le crée, le renforce et est renforcé par lui. C’est un des cercles vicieux de cette boulimie…
Trouver le moyen d’acquérir – ou de retrouver- la confiance est donc nécessaire pour régler ce trouble.
Les effets de la boulimie sur le corps
Un des risques majeurs de ce trouble est celui des vomissements répétés (selon donc la gravité des crises)…
Les vomissements répétés peuvent créer :
- une parotidose (augmentation du volume des parotides qui sont des glandes salivaires) et une parotidite (inflammation de ces parotides)…
- parfois une œsophagite (= inflammation de l’œsophage)
- de l’hypokaliémie, qui est une carence en potassium se manifestant par de la fatigue, une faiblesse et des crampes musculaires, une paresse intestinale, des ballonnements, des douleurs abdominales, de la constipation…, et aussi des perturbations du rythme cardiaque
- de la dénutrition (c’est un point très important, et qui est au cœur du problème de la boulimie, voir chapitre suivant)
Autres conséquences des vomissements fréquents:
- une modification de l’émail des dents qui devient plus fragile
- une augmentation du risque de caries
- des problèmes parodontaux
- un déchaussement des dents…
- interruption des traitements pris par voie orale (= médicaments évacués lors des vomissements).
À noter encore que pour se purger, ou perdre des calories, ou avoir le ventre plat, ou se purifier l’intérieur, beaucoup de sujets abusent de laxatifs (huile de paraffine, mucilage, suppositoires glycérinés) pouvant conduire à une véritable “maladie des laxatifs”
Boulimie et dénutrition
Une des véritables problématiques de la boulimie est effectivement la dénutrition.
Mais qu’est-ce que la dénutrition ?
Au départ, il s’agit de malnutrition, terme désigné pour décrire n’importe quel désordre nutritionnel.
Ce terme signifie que les apports alimentaires ne sont pas équilibrés, indiquant aussi bien une sous alimentation par carence d’apport qu’une suralimentation par excès. Cette alimentation inadaptée finit par entrainer une dénutrition.
En pratique, la dénutrition peut être définie comme un état de déficit en énergie, en protéines ou en n’importe quel autre macro ou micro nutriment (vitamines, minéraux, oligoéléments, acides gras, etc.), ce qui finit par produire un changement mesurable sur le fonctionnement organique (ex : altération de la peau, des cheveux, des ongles, des gencives, de l’émail des dents, de la qualité de la muqueuse intestinale, du microbiote intestinal, des processus de détoxification, de la synthèse des neurotransmetteurs, etc.) et aussi sur le fonctionnement psychique (troubles de l’humeur, du sommeil, etc.)…
Le manque d’apport de protéines est d’ailleurs une des causes majeures de baisse de synthèse des neurotransmetteurs, tels que la sérotonine et la dopamine : 2 neurotransmetteurs ayant un rôle majeur dans la régulation du comportement alimentaire, et aussi de l’humeur.
Précision : Les neurotransmetteurs sont des substances synthétisées dans les cellules nerveuses (neurones) à partir d’acides aminés…
Mais quel est le lien entre l’alimentation et ces 2 neurotransmetteurs ?
En fait, une part de la sérotonine est fabriquée au niveau du cerveau à partir d’un acide aminé « essentiel » (donc dépendant de l’alimentation) : le tryptophane.
Une bonne part de cette sérotonine est aussi synthétisée au niveau de l’intestin. Donc nécessité d’une bonne santé intestinale pour que cette synthèse locale soit optimale (attention: la sérotonine fabriquée au niveau des intestins n’est toutefois pas utilisée au niveau cérébral).
Quant à la dopamine, elle est fabriquée à partir d’un acide aminé « non essentiel » (= que le corps sait fabriquer), la tyrosine, dont la présence dans l’organisme est dépendante toutefois de l’alimentation. Le précurseur de cette tyrosine étant la phénylalanine, un autre acide aminé « essentiel ».
En résumé, la dénutrition cultive la boulimie (et après l’avoir enclenché, comme le montre la place des régimes dans l’apparition des 1eres crises).
C’est donc sur cette dénutrition (et la santé intestinale) qu’il faut agir si l’on veut réguler ce trouble (en plus de l’approche psycho, cela va s’en dire);
Et la détox dans tout ça ?
Plus l’environnement organique est sain et plus l’environnement psychique est sain, comme l’annonçait déjà Hippocrate, le père de notre médecine moderne (420-370 av JC), et bien plus tard le respectable Dr Jean Seignalet suite à ses travaux sur l’encrassement organique dans l’apparition des troubles psychiques, comme nous le livre l’extrait suivant tiré de son livre « L’alimentation ou la troisième médecine»…
Ainsi, dans la boulimie, il faut déjà revenir à une alimentation adaptée aux besoins humains, tout en comblant les carences spécifiques suspectées ou avérées, en veillant parallèlement à la santé intestinale, ce qui doucement améliorera le fonctionnement psychique et tout en réenclenchant les processus de détoxification. “Ré-enclenchement” des processus détox finissant lui-même par offrir un environnement organique plus sain à l’esprit, c’est à dire plus propice à son bien être et à son épanouissement, l’éloignant ainsi des crises.
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Pour le 2ème article de cette série consacrée à la boulimie, rdv ici Stratégie anti boulimie
Et puis découvrez aussi le témoignage Irène Lorient “une ancienne alcoolique de la bouffe témoigne“
En cas de questions, de suggestions, ou si vous désirez nous faire profiter de votre expérience, etc., la partie commentaires vous attend..!
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Véronique
Bonjour,
Je voudrai savoir la pris en charge de bulimie (intégral).
C’est qq chose aue vous faites toujours?
Bonjour..
Prenez contact avec moi et je vous expliquerai cette prise en charge. Bien à vous
good article,thanks.
Mise à part le baclofène, je suis intéressée par une meilleure façon de manger qui m’apporte un tout en nutriment sans faire de crises d’hypoglycémie. Je n’ai pas trouvé de nutritionniste capable de m’aider car tous me disent que TCA, ah alors aucune restriction et aucune trame alimentaire. Sauf que j’ai un très gros pb avec le sucre et je comprends et je suis d’accord avec ce site de l’importance de ne pas associer le sucre et le gras ensemble sinon çà crée de l’hypoglycémie et boum çà rebalance dans les crises alimentaires. Je mange plus gras que sucré et çà me convient mieux. Petit déj à l’anglaise ne me crée aucune hypoglycémie, l’hôpital m’a fait le test et c’est impeccable sauf qu’on voulait me forcer à me faire manger pain et confiture mais je ne peux pas 1h je crève la dalle et c’est reparti pour l’hypoglycémie et les risques de crises. Je me bats depuis 6 ans pour faire comprendre qu’il faut une trame alimentaire précise pour sortir de la boulimie (bien sûr après avoir travaillé sur les peurs alimentaires etc) et manger protéiné plutôt que sucré ou du bon sucre et encore pas trop de fruits, ok pour les fibres mais attention au sucre des fruits qui peuvent faire déraper. Les nutritionnistes ne me croient pas. Je fais ma tambouille moi même sans nutritionniste puisqu’on est incapable de nous soigner sauf pour nous balancer sans arrêt vers la psychiatrie dont j’en ai une overdose !
Donc cette façon que vous décrivez de manger, j’ai fait quelques tests et effectivement ce n’est pas magique car il faut s’habituer à cette nouvelle façon de manger mais franchement je ne peux absolument plus du tout mettre du chocolat dans ma bouche qui me crée un dégoût terrible et je trouve l’aliment infect alors que toutes mes crises étaient faites de chocolat etc… Je souhaite donc approfondir votre méthode de manger et je pense sincèrement que c’est ce qu’il faut faire. Merci pour cette découverte qui confirme bien mes tests culinaires que j’avais fait et grâce à çà, pour le moment 3 mois sans crises de boulimie.
Votre témoignage va être une source d’encouragement pour beaucoup. Encore merci Angel
Bonjour, juste un petit mot pour vous dire que j’ai été suivi dans un service psy pour traiter les TCA pendant 3 ans géré par l’un des meilleurs Pr qui traite l’alcool. Moi et d’autres patientes se sont permises de lui demander si le baclofène nous aiderait dans la boulimie, il a répondu que oui momentanément mais que trop d’effets indésirables qui peuvent être très dangereux pour nous étant donné que déjà on a tout en déficit potassium et compagnie. Et le père d’une patiente est Pr en neuropsychiatrie, sa fille souffre de TCA et lui a carrément dit la même chose. Lui-même prescrit les médocs à sa fille mais absolument aucun ne font effet. Dans mon cas les anti dépresseurs empirent tout, crises de boulimie X10 et trop de pulsions suicidiares avec trop de risques de passage à l’acte. Sans penser les effets indésirables. Donc il faut faire attention si le médicament fonctionne sur certains tant mieux, mais même le Pr ne le conseille surtout pas à sa propre fille. Comme tout, il faut des études cliniques et pour le moment il n’y en a pas ou peu sur la boulimie.
Bonjour Angel..et merci beaucoup du partage de votre expérience
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Merci beaucoup Shermaine pour votre si encourageant commentaire (dont il manque un petit bout de phrase…effacé il semble par les robots google ou autre)
J’espère vous revoir souvent sur ces pages!
A très vite..
Bravo Véronique, article très enrichissant et plein d’informations. Merci beaucoup pour le travail que tu fais.
Vivement le prochain article.
Oh, merci cher Amin!…Toujours heureuse de te retrouver sur ces pages..
Bonjour Veronique! et encore merci pour vos articles toujours interessants.
J’ai lu attentivement celui ci sur la boulimie. Ayant subi cette maladie (boulimie de type hyperphagique avec obesité morbide +40kg) pendant 40 ans, je pense pouvoir vous donner quelques infos complementaires. Car je suis soignée depuis 4 ans maintenant. Toute ma vie, j’ai dit à tous mes therapeuthe, (psy, nutritionnistes, naturopathe, endocrino…. que j’etais une alcoolique de la bouffe. Et un jour de 2011, j’ai parlé avec une alcoolique. Et la j’ai compris. J’avais cette maladie, pas sur l’alcool, mais sur le sucre et surtout l’odieux mélange sucre + gras. C’est la que mes recherches se sont orientée vers l’alcoolisme et vers le baclofene. C’est ce medicament, qui a sortie cette jeuen femme de sa maladie et moi de la mienne. J’ai mis le lien vers mon blog si ça vous interesse. Vous avez tout à fait raison, cette maladie est bien un probleme de deficit en gabaB au niveau des neurotransmetteurs du systeme de la recompense. Le gros souci des TCA c’est que nous sommes dans un cercle vicieux. Pour guerir il faut manger hypotoxique et physiologique alors que nos “objets d’addictions sont justement la malbouffe. Avec un sentiment de culpabilité enorme parceque nous ne POUVONS pas faire autrement, c’est le propre de l’addiction. On nous soupçonne de ne pas avoir de volonté alors que ce n’est pas plus possible que pour l’alcoolique de se passer d’alcool (sauf pour 2 à 3% qui s’en sortent par l’abstinence) mais nous on ne peut pas s’abstenir de manger au moins ponctuellement au restau, en famille, entre amis, de l’alimentation qui nous pose probleme. Et le sucre appelant le sucre, la vie dans cette societé n’est pas possible .
Je suis à mi parcours de ma formation de naturopathe, car j’ai bien compris que la cause originelle de cette maladie se situe au niveau des intestins, du microbiote et que la solution passera par la. Mais beaucoup de personnes (surtout installées depuis des années dans la maladie) auront besoin d’une aide allopathique pour sortir du cercle vicieux et retrouve la serenité vis à vis de l’alimentation et pouvoir commencer à envisager un changement d’alimentation perenne et durable. Pas juste le temps d’un Nieme reglage alimentaire qui durera… un temps, parceque les pulsions reviendront. Je suis bien placée pour dire qu’il faut manger sainement longtemps pour commencer à percevoir un reequilibrage de l’equilibre intestinal. La plupart du temps, chez une personne malade, les pulsions revienent en force bien avant que tout rentre dans l’ordre.
Lorsque je serai naturopathe, je saurais reperer ce trouble comportemental avec l’alimentation et je pense bien ne pas hesiter, si mon patient a deja une quantité consequente de tentatives variées echouées, à lui proposer les coordonnées d’un medecin qui prescrit ce medicament.
Comme le prevoit l’ethique de la naturopathie “travailler en complementatité avec l’allopathie”
Merci de m’avoir lue. J’espere que cela fera évoluer votre vision de ma maladie
Bonjour Irène..et vraiment grand merci pour votre témoignage qui permettra surement d’en aider plus d’un et plus d’une.
Comme vous, je pense aussi que l’allopathie peut être merveilleuse et parfois indispensable..
je suis également heureuse que votre chemin vous ait permis de retrouver l’harmonie psychique et physique. C’est aussi un signe de grande combativité..
J’imagine aussi que votre parcours vous permettra de devenir un merveilleux thérapeute, plein d’empathie, et riche de bons conseils..
Bien amicalement Irène